Écoles françaises : bienvenue aux étudiants étrangers
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Les écoles d'ingénieurs cherchent à attirer les étudiants étrangers dans leurs filières. Pour ce faire, elles proposent plusieurs formules, dont les doubles diplômes ou les Masters of Science.
Ces dernières années, les écoles d'ingénieurs françaises ont multiplié les initiatives pour attirer les étudiants étrangers dans leurs filières. Ainsi, pendant l'année 2003-2004, les établissements membres de la Conférence des
grandes écoles ont accueilli plus 25 000 étudiants étrangers, contre près de 19 500 en 2001-2002. En moyenne, ces derniers atteignent 20 % des effectifs. Quant à leur intégration dans les écoles françaises, plusieurs scénarios
existent.Premier cas de figure : les étudiants étrangers se trouvent incorporés dans la formation initiale. Au sein de l'Ecole des mines de Douai, entre autres, près de 12 % des étudiants, toutes filières confondues,
proviennent de Chine, d'Inde, du Brésil ou d'autres pays européens. Actuellement, l'une des priorités du Groupe des Ecoles des mines consiste à privilégier les membres du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent les quatre plus grands
pays en développement. Afin de recruter les meilleurs étudiants de ces pays, la sélection obéit à une procédure rigoureuse. Les écoles organisent des épreuves écrites (anglais, mathématiques, physique, etc.) ainsi qu'un examen oral de chaque
candidat devant un jury composé de leurs professeurs.A la rentrée 2006-2007, les Mines de Douai, par exemple, recevront dix jeunes Chinois et huit Indiens en avant-dernière année du cycle d'ingénieur. Avant de partir, ils suivront une formation intensive de français (800 heures)
dans les Alliances françaises de leur pays, puis une autre, une fois en France, sur le campus de l'Ecole des mines de Nantes. Ils obtiendront au final le diplôme des Mines de Douai.
Des écoles françaises qui s'expatrient
Le deuxième cas de figure a trait au double diplôme. Cette situation touche onze jeunes étudiants chinois issus de l'université Jiao Tong de Shanghai, qui vont rejoindre le Groupe des Ecoles des mines. A terme, les élèves
étrangers obtiennent un diplôme de leur école d'origine ainsi qu'un second de l'établissement d'accueil. De niveau bac+5, ce dernier confère le grade de Master.Un troisième scénario est également apparu avec les écoles françaises qui se sont installées hors de l'Hexagone. L'an dernier, l'Intergroupe des Ecoles centrales (Lille, Lyon, Nantes et Paris) a ainsi créé Centrale Pékin, la
première grande école francophone de Chine. Fruit d'un partenariat avec l'université Beihang, elle a accueilli 108 élèves chinois en septembre 2005, sélectionnés parmi leurs meilleurs ' bacheliers '.
Pendant six ans, ils suivront une formation intensive qui débouchera sur un double diplôme (le Master de l'université de Beihang dans l'enseignement spécialisé choisi, et le diplôme d'ingénieur de l'Ecole centrale de Pékin).
18 mois pour obtenir un Master of Science
Le quatrième cas de figure d'intégration des élèves étrangers dans les cursus français concerne ceux qui ne veulent pas suivre un cycle complet d'école d'ingénieurs (trois ans), et se tournent alors vers les Masters of Science,
accrédités par la Conférence des grandes écoles. Ces formations très spécialisées s'étendent sur dix-huit mois et incluent un stage de quatre mois en anglais dans une entreprise française. En général chers, ces cursus bénéficient globalement d'une
bonne notoriété, car ils sont conçus en étroites relations avec les entreprises. Voici trois ans, l'Esigelec a ouvert le premier Master of Science Business Information Systems, conjointement avec l'ESC Rouen. Et dès la rentrée 2003, ce mastère
accueillait déjà neuf étudiants, dont trois Chinois. Cette formation est commercialisée dans plusieurs pays (en Chine, mais aussi en Inde et au Mexique). L'Isep ?" qui compte 150 étudiants étrangers, représentant plus d'une quinzaine de
nationalités ?" propose pour sa part depuis 2002 deux Masters réservés aux étrangers (de 30 à 40 élèves pour chaque Master). L'un porte sur les technologies de l'information, avec deux options possibles : systèmes d'information ou
intégration de systèmes et gestion de projets. Le second est spécialisé en électronique et télécommunications. ' Au cours du deuxième semestre, ces étudiants étrangers partagent de nombreux cours avec les étudiants français
qui, eux, préparent leur diplôme d'ingénieur. Et que ce brassage culturel enrichit également : ils suivent les cours en anglais, et sont amenés à travailler ensemble ', explique Michel Ciazynski, directeur de l'Isep. De
même, un système de parrainage a été mis en place entre Français et étrangers, créant ainsi des liens.Cette année, l'école est allée plus loin, en signant des partenariats avec deux universités indienne et chinoise pour mettre sur pied des Masters semi-délocalisés. Le premier semestre est suivi dans l'université étrangère et le
second, à Paris. Les programmes restent définis par l'Isep, qui délivrera le diplôme. L'université partenaire se charge de sélectionner les étudiants selon des critères fixés par l'école. Ils suivent notamment des cours de français et d'anglais
avant leur arrivée en France. Les premiers étudiants chinois sont arrivés en janvier 2006.Restent les formations spécifiques que les établissements mettent en place. Différents des parcours de types ' double diplôme ' ou Master of Science, ces cursus sont ouverts, voire
entièrement réservés aux étudiants étrangers. C'est ainsi que l'Esigelec propose depuis 2001 d'accueillir, via sa filière internationale, les étudiants diplômés bac+4 originaires de pays non francophones ?" et en particulier asiatiques. Pour
l'instant, l'école a reçu des Chinois, mais des projets se voient développés avec l'Inde et le Mexique. La sélection des élèves étrangers s'opère d'abord sur dossier. Par la suite, une délégation se rend dans le pays concerné afin d'évaluer leur
niveau de français et leur motivation. Après une année de mise à niveau linguistique et scientifique au sein de l'Esigelec (en mathématiques, physique, génie électrique, informatique, etc.), les élèves accomplissent les deuxième et troisième années
du cycle d'ingénieur. Pour pouvoir décrocher le diplôme, ils effectuent aussi deux stages de deux et quatre mois en France.
Des formations pour toutes les nationalités
De son côté, l'ECE a mis en ?"uvre des sections internationales, qui seront ouvertes dès l'an prochain aux étudiants de toutes nationalités. Son but : mixer les populations de ses sections internationales, entre 50 %
de Français et 50 % d'étrangers. Le programme suivi est celui des deux dernières années du cycle d'ingénieur. Pour l'heure, les cours restent encore réservés aux élèves français, qui suivent 80 % de l'enseignement de leur majeure (un
domaine technologique qu'ils ont choisi d'approfondir en deuxième année) en anglais.