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La SSDI a mis deux ans pour peaufiner sa stratégie dans les télécoms, à grand renfort d'acquisitions. Elle propose désormais une offre packagée de gestion des flottes de mobiles.
Si l'année 2005 a marqué le recentrage d'Econocom sur cinq pays européens, en 2006, la société de services et de distribution mise énormément sur son activité télécoms. Celle-ci ne représente pour l'instant qu'environ 5 % de son
activité totale et a enregistré un chiffre d'affaires de 20 M d'euros en France. Depuis le 1er février, cette activité est dirigée par Luc Jacobs, qui exerçait précédemment des fonctions commerciales chez Nokia.Fondée en 2000 de manière organique, l'activité télécoms de la SSDI a pris de l'ampleur depuis 2004, grâce à une série d'acquisitions. Econocom s'est d'abord emparé de Signal Services, une entreprise française de distribution de
lignes GSM de l'opérateur SFR, qui s'est orientée vers la commercialisation de forfaits data et de services. Quelques semaines après cette opération, Econocom annonçait une prise de participation majoritaire (de 75 %) dans l'entreprise belge
Chanse, qui avait développé une offre de services managés pour les télécoms (gestion de flottes de mobiles). Depuis, Chanse a été rebaptisée Econocom Télécom Services. En 2005, la SSDI a fait l'acquisition de la société hollandaise For Connected
Services, qui disposait d'un pôle de compétences dans les messageries mobiles et e-mail et notamment autour de BlackBerry, Visto, GoodLink et Microsoft. Enfin, toujours en 2005, c'était au tour du fonds de commerce toulousain de l'activité
Entreprises de JCA de rejoindre Econocom. La SSDI a poursuivi ainsi sa stratégie visant à se doter de compétences télécoms, afin de calquer son modèle de gestion des infrastructures informatiques sur les télécoms. Il aura fallu encore une année à
Econocom pour intégrer les terminaux mobiles (GSM, PDA ou BlackBerry) dans une prestation de gestion de parc. Baptisée Mobileasy, cette offre destinée à simplifier la mobilité pour les entreprises a été lancée début mars, dans trois pays
simultanément, la Belgique, la France et les Pays-Bas. ' Nous avons fait le constat qu'un projet de mobilité dans une entreprise implique rapidement la gestion de trois ou quatre prestataires : un opérateur GSM, un
revendeur de terminaux mobiles, un spécialiste de l'installation et du déploiement, auxquels s'ajoute un prestataire chargé du support. Et si l'entreprise veut intégrer des applications métier, c'est encore plus compliqué ',
relate Luc Jacobs, directeur de l'activité Télécoms d'Econocom. D'emblée, la société se présente comme un guichet unique.
La mobilité comme moteur de croissance
Econocom propose de prendre en charge tous les aspects de la mobilité, de l'audit des besoins jusqu'au financement en passant par l'équipement en terminaux, leur déploiement et le support des utilisateurs.
' Dans une entreprise, on considère que 15 à 20 % des coûts informatiques sont liés à la mobilité, ajoute Luc Jacobs, c'est pourquoi notre offre permet également de gérer les dépenses, grâce à la
définition d'une politique des coûts de communications mobiles. ' Modulaire, l'offre Mobileasy s'adresse aux entreprises à partir de 250 lignes et est facturée selon un forfait par utilisateur et par mois.
' Notre expertise en matière de gestion de parc informatique constitue un atout. La seule différence avec la communication mobile consiste dans la gestion des coûts et la facturation ', précise Luc
Jacobs. Déjà, plusieurs grands comptes ont opté pour Mobileasy. Ainsi, Dalkia, filiale commune de Veolia Environnement et d'EDF spécialisée dans les services énergétiques aux collectivités, a confié à Econocom l'équipement de ses techniciens de
maintenance d'une flotte de 3 500 PDA communicants accédant à une application métier. Airbus a également choisi l'équipement en terminaux BlackBerry pour 2 000 de ses cadres supérieurs en Europe.Econocom mise beaucoup sur l'offre Mobileasy, puisqu'elle devrait permettre à son activité télécoms de croître de 20 % à 25 % par an, hors acquisitions. ' Des opérations de croissance externe pour
compléter le maillage du territoire français ainsi que pour renforcer l'activité télécoms pourraient intervenir ', confie Galliane Touze, secrétaire générale adjointe d'Econocom France. La SSDI se concentre désormais sur cinq
marchés européens : la Belgique, la France, les Pays-Bas, l'Espagne et l'Italie. C'est dans ces deux derniers pays que la société va accélérer son développement et continuer sur la lancée de la filiale italienne qui a enregistré une croissance
de 32 % l'an dernier. En 2005, le distributeur a cédé sa filiale suisse et cessé son activité aux États-Unis, après la vente de son portefeuille de location. ' Nous ne pouvions pas devenir leader dans ces deux pays, d'où
la décision d'arrêter ', commente Galliane Touze.Sur l'exercice 2005, la société de services et de distribution a enregistré un chiffre d'affaires de 551 M d'euros, en baisse de 8 % par rapport à l'année précédente. À périmètre comparable, l'activité est en recul de
5 %, du fait notamment de la régression de son secteur distribution, Products and Solutions. Cette dernière a baissé de 6 %, à 191 M d'euros, tandis que celles d'Econocom Financial Services chutaient dans le même temps de 7 %, à
248 M d'euros. ' Le recul de l'activité de distribution est dû à la baisse des prix des infrastructures de 10 à 15 % par an ', souligne Éric Lemaître, directeur des services grands comptes.
Seule l'activité Managed Services est en hausse de 12 %, pour atteindre 112 M d'euros. Il reste deux ans à Econocom pour atteindre son objectif de résultat opérationnel égal à 5 % de son CA, comme le prévoit son plan stratégique Share
Five. La SSDI compte sur son activité télécoms ainsi que sur sa nouvelle acquisition, A2Z, pour investir le marché des PME, son prochain cheval de bataille.