Editeur : Cegedim mis à l'amende par l'Autorité de la concurrence

Une amende de 5,7 millions d'€ sanctionne Cegedim pour son refus de céder sa base de données OneKey aux laboratoires utilisant le logiciel de CRM d'Euris.
Cegedim a été sévèrement sanctionné pour abus de sa position dominante par l'Autorité de la concurrence, à la suite d'une plainte d'un éditeur concurrent, Euris.
Fort du statut référent de OneKey, sa bases de données des professionnels de santé, Cegedim propose aussi aux laboratoires pharmaceutiques, Teams, son propre logiciel de gestion de forces de ventes. Euris édite seulement un logiciel concurrent, NetReps, sans disposer de base de données du niveau de celle de Cegedim.
Euris lui reprochait d'abuser de sa position dominante en refusant de vendre sa base de données référente aux laboratoires utilisant ou souhaitant l'utiliser avec son logiciel. Dans le même temps, il acceptait de la vendre à des laboratoires ayant recours à des logiciels concurrents.
Ne pouvant accéder à la base de données leader du marché, les laboratoires se sont, par conséquent, détournés du logiciel d'Euris. Cegedim aurait justifié ce refus de vente au motif d'un litige pour contrefaçon avec Euris.
La pratique discriminatoire vis-à-vis d'Euris a duré de 2007 à 2012
Cette pratique discrimatoire, mise en place à partir d'octobre 2007 « a considérablement fragilisé Euris, qui a perdu 70 % de sa clientèle entre 2008 et 2012, et limité les laboratoires dans leur choix de logiciel de gestion de clientèle » estime, dans sa décision, l'Autorité.
Fin 2012, Euris a sollicité une procédure collective de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Nanterre, qui a transformé celle-ci en procédure de conciliation.
L'Autorité a donc infligé à Cegedim une sanction pécuniaire de 5,767 millions d'euros, « eu égard à la durée retenue pour l'entrave à la concurrence, d'avril 2007 à avril 2013, à la gravité de la pratique et l'importance du dommage causé à l'économie ».
Le gendarme de la concuurence a aussi intimé à Cegedim de « ne pas opérer de discrimination entre ses clients en fonction du logiciel de gestion utilisé ».
Source :
- Autorité de la concurrence (décision no 14-D-06 du 8 juilet 2014)