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Pour apporter le haut-débit dans ses groupes scolaires, la ville d'Élancourt a associé des accès ADSL à des réseaux locaux CPL. Une technologie jugée mieux adaptée et moins coûteuse qu'un réseau sans fil.
Le schéma directeur de la ville d'Élancourt (Yvelines) prévoyait l'interconnexion des écoles élémentaires, afin de donner aux enfants la possibilité d'accéder à Internet, mais aussi de faciliter le travail des personnels
administratifs qui communiquent beaucoup par le réseau avec l'Éducation nationale et la mairie. Un chantier imposant par sa taille : dix groupes scolaires avec autant de salles informatiques, vingt bureaux de direction, huit centres de loisirs,
pour un total de près de deux cents postes, imprimantes en réseau comprises.Un accès ADSL par groupe scolaire sera donc installé. Pour les réseaux locaux au sein des établissements, il fut décidé dès le début du projet de ' ne pas mobiliser de ressources pour casser des murs et refaire
des locaux : il y a mieux à faire avec les budgets municipaux et des façons plus profitables d'utiliser le temps de travail des équipes ', assure François Fumu-Tamuzo, le directeur informatique de la municipalité. La
technologie du courant porteur en ligne (CPL), qui permet de transformer le réseau électrique en réseau de données informatiques, est donc retenue, là où il n'existe pas de précâblage informatique, c'est-à-dire à peu près partout.Pourquoi pas plutôt un réseau sans fil ? ' Impossible à réaliser dans notre cas vu la taille des groupes scolaires, les distances sont trop importantes, d'autant plus que les techniques de construction
employées sur ces bâtiments souvent anciens auraient fortement contrarié la propagation du signal, explique Frédéric Sillas, chef de projet à la ville d'Élancourt. Avec le CPL, aucun problème de ce genre. Et pensez au
coût ! Nous arrivons à un budget moyen de 600 euros par école ; nous n'y serions pas parvenus avec du Wi-Fi. ' D'autant que la ville a déjà essayé de déployer un réseau sans fil, expérience peu probante : la
solution n'a jamais fonctionné de façon satisfaisante, bien qu'elle ait longuement mobilisé le service informatique.
Un débit réel de 10 Mbit/s est suffisant
Menée en mode projet, l'opération suit un calendrier strict. En octobre 2005 commence une phase de tests grandeur nature sur site. Sur les quatre sociétés retenues comme possibles fournisseurs, deux participent aux phases d'évaluation
pendant lesquelles sont appréciés le temps de déploiement, la simplicité de configuration, la fiabilité et les temps d'accès. L'entreprise CMM (Courant Multi Média) est finalement retenue. ' Nous étions partis sur des
équipements à 14 Mbit/s, mais les modèles de nouvelle génération à 85 Mbit/s ont commencé à se démocratiser au même moment, relate Frédéric Sillas. Nous avons choisi la technologie la plus récente, qui revenait à peu
près au même prix. Le débit réel, très inférieur au débit nominal comme tout le monde le sait, est de l'ordre de 30 Mbit/s, ce qui suffit pour les besoins des centres scolaires : messagerie et navigation web, très peu de transferts
d'informations entre machines, et des lignes ADSL limitées à 2 Mbit/s. 'La ville choisit d'assurer elle-même le déploiement. Les trois électriciens qui travaillent pour la mairie sont associés à l'opération, occasion de réaliser un transfert de compétences, et de les initier aux réseaux informatiques.
' Cela s'est fait naturellement. D'abord, parce qu'un certain niveau de compétence dans le domaine électrique est nécessaire pour savoir où placer les équipements. Ensuite, parce que je ne suis pas habilité à intervenir sur
les équipements électriques. Enfin, parce que notre fournisseur CPL nous obligeait à passer par un binôme informaticien-électricien ', explique Frédéric Sillas. Sur chaque site, on retrouve un modem-routeur ADSL raccordé à un
commutateur Ethernet. Ce dernier alimente le réseau Ethernet lorsqu'il existe, et se raccorde à un boîtier CPL. Un coupleur de phase est mis en place sur le tableau général basse tension. Certains boîtiers CPL sont couplés pour fonctionner comme
répéteurs lorsque les distances l'imposent. Au total, une centaine de boîtiers CPL sont installés sur les dix sites. Aucune mauvaise surprise lors du déploiement, ' il faut ni plus ni moins de rigueur que pour tout réseau
informatique ', considère Frédéric Sillas. Du coup, le calendrier initial du projet est révisé. Au départ, il devait se dérouler en deux phases, avec un premier déploiement sur cinq groupes scolaires.
' En cours de projet, nous avons réinjecté assez d'argent pour terminer le projet en une seule fois, le comité de pilotage ayant jugé pertinent que tout soit prêt pour la rentrée 2006-2007 ', rappelle
François Fumu-Tamuzo.
Protéger les enfants
La sécurité, et en particulier la protection des enfants par le filtrage d'accès aux sites, constitue un point primordial. La solution se nomme Serveurs Linux pour l'Internet Scolaire (SLIS), des serveurs de communication basés sur
les logiciels libres et mis à la disposition des établissements scolaires par l'académie de Versailles (à l'origine, ils ont été développés par celle de Grenoble). Ils assurent partage d'accès, protection contre les attaques externes, filtrage des
sites, mise en place de messagerie, partage des ressources web locales, etc., et sont déployés sur une machine x86 équipée de deux interfaces réseau. ' Ils sont administrés au quotidien par l'Éducation nationale, et ne nous
coûtent donc rien en exploitation, commente François Fumu-Tamuzo. La ville a seulement financé l'achat d'une moitié du matériel pour installer un SLIS dans chaque structure. 'Autre avantage de la mise en réseau, la sauvegarde des postes administratifs depuis un serveur central et leur prise de contrôle à distance pour maintenance facilitent la vie du service informatique. Et une procédure de tests de
téléphonie sur IP est en cours d'élaboration. ' Nous invitons les autres collectivités à faire comme nous, explique François Fumu-Tamuzo. On a l'impression qu'il y a un blocage sur la technologie CPL, une
certaine méfiance. Pourtant, ça marche parfaitement. '