Emergesat, pour faire face aux situations d'urgence
Comment déployer rapidement des moyens de télécommunication tout de suite opérationnels en zone sinistrée ? Un partenariat public?"privé a réalisé, en quelques mois, un prototype de plate-forme aérotransportable associant équipements terrestres et satellitaires.
Né à l'initiative de Nicole Guedj, alors secrétaire d'État aux droits des victimes dans le gouvernement de Jean-Pierre Rafarin, le projet Emergesat est parti d'un constat récurrent. Après une catastrophe comme celle du tsunami en
Asie, du tremblement de terre au Pakistan ou de l'ouragan Katrina aux États-Unis, les infrastructures de télécommunications sont souvent dévastées ou saturées par un afflux d'appels, ce qui engendre de graves dysfonctionnements dans l'organisation
et la coordination des secours. Une petite équipe de techniciens du Centre national d'études spatiales (Cnes) et d'Alcatel Alenia Space a donc été chargée d'établir un cahier des charges définissant les spécifications d'un conteneur humanitaire
aérotransportable permettant de déployer dans un bref délai une cellule de communication terrestre et satellitaire autonome. Cofinancé (800 000 euros) par ces deux mêmes partenaires, un démonstrateur a été construit en quelques mois, en suivant
les contraintes volumique et pondérale d'un conteneur standard de l'aviation civile. Emergesat se présente sous la forme d'un caisson d'aluminium dont la partie supérieure se détache pour libérer une station d'émission-réception satellite à
positionnement automatique. Un mât télescopique s'érige également pour créer une cellule radio couvrant une zone d'un rayon de 3 km en terrain découvert. À l'intérieur du conteneur sont arrimés les équipements électroniques de communication et
de localisation, des moyens de télémédecine et d'analyse de l'eau, ainsi qu'un serveur informatique associé à des ordinateurs durcis et des applications permettant de faire des relevés et des évaluations, de réaliser et partager des plans d'action,
d'effectuer des requêtes et des visio ou audioconférences autour de documents opérationnels. L'ensemble est alimenté en énergie par un petit groupe électrogène. Les technologies retenues sont de standards reconnus. La liaison satellite opère en
bande Ku, selon le protocole VSat (Very small aperture terminal) normalisé DVB-RCS (Digital video broad-casting-Return channel by satellite), tandis que la station de radiocommunication terrestre met en
?"uvre GSM, Wi-Fi et WiMAX, autorisant l'usage de terminaux voix bimodes (GSM et VoIP/Wi-Fi) et d'ordinateurs communiquant en voix-données-images.
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