La gestion du carbone devient une priorité pour un nombre croissant d'entreprises. Mais le secteur informatique reste en retrait dans l'effort de transparence qu'elle suppose. C'est ce qui ressort de la dernière enquête annuelle du Carbon Disclosure Project (CDP), une association d'investisseurs institutionnels qui évalue la prise en compte du changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre des principales entreprises mondiales.En France, l'enquête du CDP a étendu son périmètre en 2010, en passant du SBF 120 (soit les 120 premières capitalisations boursières françaises) au SBF 250 (concernant 250 sociétés). Ainsi, l'étude aurait dû porter sur 25 entreprises des technologies de l'information et de la communication (TIC), au lieu de neuf l'année précédente. Mais, parmi ces 25 sociétés (éditeurs, SSII et services en ligne), seules quatre, soit 16 %, ont répondu au CDP, contre 30 % en moyenne au sein du SBF 250.
Encore de belles marges de progression
Déjà en 2009, seules trois entreprises de ce secteur, sur neuf (33 %) présentes au SBF 120, avaient répondu. A savoir, Atos Origin, Capgemini et Groupe Steria. En 2010, Dassault Systèmes les a rejointes, mais sans que ses résultats ne soient rendus publics… En tout état de cause, les entreprises des technologies de l'information et de la communication participent nettement moins que les autres à l'enquête du CDP. Malgré tout, si les quatre sociétés évaluées ne figurent pas parmi les références du Carbon Disclosure Leadership Index, autrement dit les 20 entreprises ayant fait preuve de la meilleure transparence, le CDP juge toutefois celleci “ bonne ”.A l'inverse, pour les 13 sociétés dont l'activité tourne autour des “ équipements électriques et électroniques ” figurant au SBF 250, la transparence est estimée “ dans la moyenne ”, alors que 77 % d'entre elles ont répondu au questionnaire, mais souvent de manière partielle.Celles qui montrent l'exemple
Ainsi, les données d'AlcatelLucent, de Nexans, de Schneider Electric et de ST Microelectronics sont publiées, alors que celles de Gemalto, Ingenico et Soitec ne sont pas publiques ou non communiquées.En matière de performance, le Carbon Performance Leadership Index rassemble les 29 entreprises “ leaders ” (score supérieur à 80) et “ en phase d'adaptation rapide ” (score situé entre 51 et 80). Parmi les premiers figure le Groupe Steria et parmi les seconds, on trouve AlcatelLucent et Schneider Electric.Toutefois, en associant les critères de transparence et de performance, le secteur des technologies de l'information, comme celui des équipements électriques et électroniques, fait dans l'ensemble encore pâle figure en comparaison des autres domaines d'activité.
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