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Dématérialisation oblige, administrations et entreprises remplacent l'échange d'informations sur support physique par des fichiers numériques. Lors du lancement de ces projets, l'argument écologique est parfois avancé. Mais il est difficile d'affirmer que le bilan environnemental de cette dématérialisation est toujours positif. Pour tenter de dégager le vrai du faux, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a publié les résultats d'une étude menée par BIO Intelligence Service sur les impacts environnementaux de la communication par voie électronique.
Analyse du cycle de vie
Trois scénarios d'usage ont été décortiqués par la méthode de l'ACV (analyse du cycle de vie). Celle-ci calcule l'impact global des services, depuis la fabrication des matériels utilisés jusqu'à leur fin de vie, en passant par leur transport, leur distribution, leur utilisation, etc. L'ACV tient compte de l'ensemble des serveurs utilisés, du nombre de copies de sauvegarde effectué, de la consommation énergétique de tous les équipements, etc. L'équivalent CO2, fer et pétrole de chaque scénario a été estimé : ce qui correspond respectivement à leur impact sur le réchauffement climatique, l'épuisement potentiel des métaux et celui des ressources fossiles. Le premier cas concerne le courrier électronique. L'impression, le nombre de destinataires, le stockage et les pièces jointes influencent beaucoup l'impact de l'envoi d'un courriel. Mettre dix personnes en copie plutôt qu'une seule revient ainsi à multiplier par quatre l'impact sur le changement climatique. Dans une entreprise de 100 salariés, réduire de 10 % sur un an le nombre d'e-mails de 10 Mo transmis aboutirait à un gain de 8 tonnes équivalent CO2.Le deuxième scénario s'intéresse à l'utilisation d'un moteur de recherche de type Google ou Bing. L'Ademe conseille d'utiliser des favoris et des URL directs au lieu de faire appel systématiquement à un moteur de recherche, et de bien choisir ses mots clés pour limiter le nombre de requêtes. Accéder directement à un site web permet ainsi de gagner 5 kilos équivalent CO2 par an.Troisième analyse, la transmission de documents par clés USB. “ En termes d'ACV, la taille de l'objet compte beaucoup, précise Françoise Berthoud, ingénieur de recherche en informatique au CNRS. Dans le cas d'une clé USB, l'objet est si petit que l'impact du PC qu'on utilise devient prépondérant. ” L'étude s'intéresse surtout aux conséquences environnementales du temps de lecture à l'écran des documents contenus sur la clé USB. Par exemple, l'Ademe préconise d'éviter l'impression de documents Powerpoint contenant peu de texte.
Une mesure indispensable
Les avis de l'Ademe pourraient se résumer à : “ moins on utilise, moins on consomme ”. Un énoncé simpliste, mais il n'est pas inutile de rappeler certaines vérités. Mesurer l'impact des TIC est indispensable dans une société qui s'oriente vers le tout-numérique. Et les services informatiques se féliciteront d'effets positifs résultant de ces conseils, comme le nettoyage régulier des messageries.
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