Eric Jammaron (Axione) : ' Il y a une fracture numérique des services '

Cette société dégroupe les centraux en zone rurale, en tant que délégataire de service public des collectivités locales.
En tant que délégataire de service public, cet opérateur construit et exploite actuellement une dizaine de réseaux numériques appartenant à des collectivités locales. Interview du directeur de son pôle territoire.01net. : En quoi consiste votre activité ?
Eric Jammaron : La loi de 2004 sur l'économie numérique (L1425-1) autorise les collectivités locales à devenir opérateurs de télécommunications et acteurs de l'aménagement numérique de leur propre territoire. Axione est issu de cette loi. Nous intervenons au nom des collectivités locales, en tant que Délégataire de service public (DSP), pour créer, animer et exploiter leurs réseaux.
Nous construisons notamment de nouveaux réseaux dans la Sarthe, le Limousin, la Nièvre, en Charente-Maritime, etc. La loi nous oblige à ne pas commercialiser directement une offre d'accès à Internet auprès des utilisateurs régionaux. Nos clients sont donc les FAI traditionnels comme Neuf ou Free qui revendent nos prestations aux utilisateurs finaux sous leur propre marque.Concrètement, quelles sont les technologies que vous utilisez et quels peuvent être les déploiements possibles ?
Nous utilisons des stratégies différentes en fonction de la situation : dans les zones complètement blanches non couvertes par le DSL, nous utilisons en général des technologies radio de type WiMax. Ces zones représentent environ 5 à 7 % de la population. Nous utilisons aussi la fibre pour connecter des zones d'activités commerciales ou industrielles. Nous avons d'ailleurs été les premiers à raccorder la ville de Pau en FTTH (fibre jusqu'à l'abonné).
Mais la majeure partie de notre activité consiste à aller dégrouper des centraux téléphoniques en zone rurale ?" 600 à l'heure actuelle ?" que les opérateurs alternatifs traditionnels ne veulent pas ou ne peuvent pas dégrouper pour des questions de coût. Sur les 12 000 centraux téléphoniques France Télécom, seul 2 200 ont été dégroupés par Free et Neuf. Cela représente 60 % de la population. Les 40 % restant doivent se contenter d'offres n'ayant pas le même niveau de service, à des prix pas forcément compétitifs, sans avoir la possibilité de passer à la concurrence.Et pourquoi pouvez-vous vous permettre économiquement d'équiper ces centraux téléphoniques alors que d'autres opérateurs pourtant plus puissants ne le peuvent pas ? Quel est votre modèle économique ?
Parce que sur un territoire donné nous cumulons l'ensemble des parts de marché. Si par exemple Neuf Cegetel équipe un central, il devra avoir un certain nombre de clients pour rentabiliser son investissement. Dans notre cas, nous allons pouvoir proposer notre réseau d'accès à Neuf mais aussi à ses concurrents comme Alice ou Orange. Notre point de rentabilité est atteint beaucoup plus rapidement.Et êtes-vous subventionnés par les collectivités ?
Il y a une subvention lors de l'installation du réseau mais pas de subvention d'exploitation. En général, les collectivités prennent en charge 50 % des coûts d'installation de leur réseau. Nous apportons les 50 % restant. En contrepartie, nous disposons d'une concession pour quinze ou vingt ans sur l'exploitation du réseau, à nos risques et périls.Quel bilan faites-vous de la loi de 2004 sur l'économie numérique ?
Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions. Ce que je sais c'est que les RIP (Réseaux d'initiative publique) ont considérablement contribué à la couverture du territoire en haut-débit. Mais la fracture numérique se déplace et va encore s'aggraver. Avant, il y avait une fracture au niveau des tuyaux et de plus en plus on voit apparaître une fracture au niveau des services (VoIP...).
Le FTTH ne va pas arranger la donne. Actuellement, il s'agit du nouveau terrain de conquête des opérateurs, qui capte l'essentiel de leurs investissements. Encore une fois ils vont se concentrer sur les villes. Bientôt, Paris et les grandes villes auront du 100 Mbit/s alors que certaines zones rurales n'auront toujours pas l'ADSL...
Eric Jammaron : La loi de 2004 sur l'économie numérique (L1425-1) autorise les collectivités locales à devenir opérateurs de télécommunications et acteurs de l'aménagement numérique de leur propre territoire. Axione est issu de cette loi. Nous intervenons au nom des collectivités locales, en tant que Délégataire de service public (DSP), pour créer, animer et exploiter leurs réseaux.
Nous construisons notamment de nouveaux réseaux dans la Sarthe, le Limousin, la Nièvre, en Charente-Maritime, etc. La loi nous oblige à ne pas commercialiser directement une offre d'accès à Internet auprès des utilisateurs régionaux. Nos clients sont donc les FAI traditionnels comme Neuf ou Free qui revendent nos prestations aux utilisateurs finaux sous leur propre marque.Concrètement, quelles sont les technologies que vous utilisez et quels peuvent être les déploiements possibles ?
Nous utilisons des stratégies différentes en fonction de la situation : dans les zones complètement blanches non couvertes par le DSL, nous utilisons en général des technologies radio de type WiMax. Ces zones représentent environ 5 à 7 % de la population. Nous utilisons aussi la fibre pour connecter des zones d'activités commerciales ou industrielles. Nous avons d'ailleurs été les premiers à raccorder la ville de Pau en FTTH (fibre jusqu'à l'abonné).
Mais la majeure partie de notre activité consiste à aller dégrouper des centraux téléphoniques en zone rurale ?" 600 à l'heure actuelle ?" que les opérateurs alternatifs traditionnels ne veulent pas ou ne peuvent pas dégrouper pour des questions de coût. Sur les 12 000 centraux téléphoniques France Télécom, seul 2 200 ont été dégroupés par Free et Neuf. Cela représente 60 % de la population. Les 40 % restant doivent se contenter d'offres n'ayant pas le même niveau de service, à des prix pas forcément compétitifs, sans avoir la possibilité de passer à la concurrence.Et pourquoi pouvez-vous vous permettre économiquement d'équiper ces centraux téléphoniques alors que d'autres opérateurs pourtant plus puissants ne le peuvent pas ? Quel est votre modèle économique ?
Parce que sur un territoire donné nous cumulons l'ensemble des parts de marché. Si par exemple Neuf Cegetel équipe un central, il devra avoir un certain nombre de clients pour rentabiliser son investissement. Dans notre cas, nous allons pouvoir proposer notre réseau d'accès à Neuf mais aussi à ses concurrents comme Alice ou Orange. Notre point de rentabilité est atteint beaucoup plus rapidement.Et êtes-vous subventionnés par les collectivités ?
Il y a une subvention lors de l'installation du réseau mais pas de subvention d'exploitation. En général, les collectivités prennent en charge 50 % des coûts d'installation de leur réseau. Nous apportons les 50 % restant. En contrepartie, nous disposons d'une concession pour quinze ou vingt ans sur l'exploitation du réseau, à nos risques et périls.Quel bilan faites-vous de la loi de 2004 sur l'économie numérique ?
Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions. Ce que je sais c'est que les RIP (Réseaux d'initiative publique) ont considérablement contribué à la couverture du territoire en haut-débit. Mais la fracture numérique se déplace et va encore s'aggraver. Avant, il y avait une fracture au niveau des tuyaux et de plus en plus on voit apparaître une fracture au niveau des services (VoIP...).
Le FTTH ne va pas arranger la donne. Actuellement, il s'agit du nouveau terrain de conquête des opérateurs, qui capte l'essentiel de leurs investissements. Encore une fois ils vont se concentrer sur les villes. Bientôt, Paris et les grandes villes auront du 100 Mbit/s alors que certaines zones rurales n'auront toujours pas l'ADSL...
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