Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Après Marconi fin 2005, c'est au tour de Redback de tomber dans l'escarcelle d'Ericsson. Spécialiste de l'IP, la proie constituera l'ossature de l'offre multiservice du Suédois.
L'acquisition de l'Américain Redback (comptabilisant 153 millions dollars de chiffre d'affaires en 2005), pour un montant de 2,1 milliards de dollars, par le Suédois Ericsson (22,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires), n'a pas
la résonance médiatique de la fusion entre Alcatel et Lucent. Pourtant, l'événement n'est pas anodin. Avec cet achat, le Suédois se renforce pour affronter Alcatel-Lucent et Nokia Siemens Networks : un choc de titans.Dominateur dans le monde des infrastructures pour mobiles, Ericsson pèche dans le fixe. Redback lui apporte une brique essentielle des réseaux de demain : les routeurs IP de périphérie. Ces routeurs fournissent les services aux
entreprises (RPV niveaux 2 et 3, services Ethernet, qualité de service, sécurité), et aux particuliers (voix sur IP, télévision sur IP, vidéo à la demande et, demain, jeux en ligne). Cette acquisition complète celle, à la fin 2005, du Britannique
Marconi. Ce dernier lui amenait le transport optique et l'accès haut débit (xDSL).Ericsson aurait pu acquérir Juniper, un autre champion de l'IP. Outre sa périphérie, Juniper couvre le c?"ur du réseau. Le Suédois a d'ailleurs été l'un de ses partenaires de la première heure. Les liens se sont distendus au fil du
temps. En effet, en 2001, tout en restant le client de Juniper, Ericsson a revendu sa participation dans la société californienne.
Juniper marginalisé
Afin de se renforcer dans le monde IP, il a finalement préféré Redback, jugé ' la plus intéressante des sociétés du fait de son large catalogue de produits, de sa pénétration sur le marché, de ses compétences en
IP et de sa direction à la fois expérimentée et visionnaire ', a précisé Carl-Henric Svanberg, PDG d'Ericsson lors de la conférence de presse annonçant l'acquisition. Du coup, Juniper pourrait se retrouver marginalisé. Une
éventualité qui n'inquiète pas Bruno Durant, responsable Europe du Sud : ' Juniper possède désormais une maturité commerciale qui l'aide à traiter directement avec le client final. De plus, nos relations avec Ericsson
datent de dix ans et portent à 80 % sur le c?"ur de réseau, secteur que Redback ne couvre pas. 'Que deviennent les autres acteurs ? A lui seul, Cisco constitue un empire. Mais, il apparaît avant tout comme un acteur de l'entreprise. Certes, il apporte aux opérateurs des briques technologiques (routeurs de c?"ur de réseau,
par exemple), mais il est absent du mobile et ne convainc pas dans l'IMS. Très discret, Motorola domine le câble, mais il a manqué le virage de l'UMTS. Pour se rattraper, il prépare la 4G en misant sur Wimax et multiplie aussi les acquisitions dans
le secteur de la vidéo et des mobiles (Kreatel, la R&D de Benq, TTP, Broadbus Vertasent, Good Technology, Netopia et Tut en 2006). Nortel, qui semblait une proie facile, se retrouve seul et tente de survivre en réorganisant ses forces autour de
quelques secteurs clés comme l'entreprise (accord avec Microsoft sur les outils de travail collaboratif) et la 4G.j.soules@01informatique.presse.fr
Votre opinion