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Le géant du verre ophtalmique souffrait d'un trop grand nombre de serveurs de messagerie, disséminés dans plusieurs pays. Il a centralisé l'ensemble des traitements sur trois systèmes à tolérance aux pannes.
Depuis plusieurs années, Essilor conduit un projet général de consolidation de son système d'information. Dans ce cadre, l'entreprise se demande en début 2005 comment rationaliser son architecture Exchange. ' Nous étions alors confrontés à plusieurs problèmes, se souvient Jean-François Auroux, architecte technique Europe Asie chez Essilor. Microsoft mettant fin à l'assistance technique à Windows NT 4.0, qui équipait ces serveurs, il fallait donc envisager une migration. Quant à notre architecture, elle se composait d'une soixantaine de serveurs, installés en Europe et en Asie sur différents sites ; elle correspondait aux possibilités des logiciels à l'époque de sa mise en ?"uvre, mais posait des problèmes d'administration. ' Au bout du compte, l'entreprise consolide ses services de messagerie sur trois machines, fonctionnant avec Windows 2003 et Exchange 2003.
Le besoin : une messagerie utilisée en permanence
Point clé de la consolidation : elle doit garantir la disponibilité du service de messagerie. Et ce, pour plusieurs raisons. Les 10 000 boîtes aux lettres déployées dans le monde appartiennent à des utilisateurs travaillant suivant de multiples fuseaux horaires, exerçant des activités complémentaires coordonnées, en partie, à travers la messagerie ; tout arrêt du service nuirait donc à une partie d'entre eux. L'activité des commerciaux nomades de l'entreprise (dans les années 1990, les entités de distribution d'Essilor sont devenues des filiales à 100 %) est directement liée à leur capacité d'accès à la messagerie de n'importe où et à n'importe quel moment. De plus, Essilor se fixe des exigences strictes de respect des délais de livraison de ses verres : un serveur de messagerie en panne risquerait de nuire à toutes ces opérations.
Le choix technique : des serveurs à tolérance aux pannes
L'entreprise se tourne vers Stratus. Ce fabricant de serveurs conçoit des machines x86, avec Windows et depuis peu Linux, présentant une forte tolérance aux pannes. Les modèles de la gamme ftServer affichent une indisponibilité de l'ordre de cinq minutes par an au maximum. En clair, elles ne s'arrêtent quasiment jamais, leur architecture les rendant insensibles à la perte d'un de leurs composants : processeur, carte mère, contrôleur de disques, etc. ' Nos contacts avec Stratus remontaient à 2004, lorsque nous cherchions des solutions robustes pour des sites très éloignés de nos bases d'opérations ', rappelle Jean-François Auroux. La mise en ?"uvre de clusters MSCS, trop complexes, ou le recours à la virtualisation, encore peu éprouvée dans le domaine de la tolérance aux pannes en 2005, ont été écartés dès le début du projet.
La mise en ?"uvre : valider le dimensionnement
Une fois la plate-forme choisie, se pose la question du dimensionnement. ' Nous avons connu quelques réunions agitées et des batailles d'experts à ce sujet, se souvient Jean-François Auroux. Nous avons d'abord reçu les recommandations de Microsoft concernant le nombre d'utilisateurs par processeur à respecter dans le cas d'un déploiement Exchange ; elles auraient dû nous inciter à partir sur des configurations bien plus musclées que celles finalement retenues. ' Stratus, qui avait déjà procédé à des déploiements du même type, fait des propositions plus rationnelles, et nettement inférieures en puissance. Essilor décide de le suivre et crée une maquette pour valider les performances. ' Lors des épreuves, l'injecteur de trafic a cédé le premier. Il était donc tout à fait possible de choisir une consolidation à grande échelle, comme nous l'avons fait, et d'aller bien au-delà des recommandations de Microsoft. Par la suite, nous avons revu nos premières estimations de capacité d'hébergement par serveur à la baisse, de façon à prendre en compte l'action d'outils tels que l'antivirus. Aujourd'hui, nous estimons pouvoir monter à 6 000 boîtes aux lettres par serveur. En utilisation réelle, nous avons fixé le seuil entre 4 000 et 5 000 utilisateurs. ' Pour le reste, l'annuaire Active Directory avait déjà été consolidé au niveau mondial, et l'architecture réseau fait l'objet d'optimisations récurrentes.
Les gains : disponibilité et économie
Aujourd'hui, 37 des anciens serveurs ont déjà été arrêtés et leur trafic a été transféré aux deux premiers systèmes Stratus, le tout sans rencontrer d'incident ?" hormis des problèmes mineurs de compatibilité entre des versions d'Exchange. Après plus d'un an de fonctionnement, Essilor n'a enregistré aucune interruption de service, même lors de la perte d'une carte mère dans l'un des ftServer. La consolidation constitue également un facteur d'économies. ' Même si les serveurs Stratus coûtent nettement plus cher que leurs équivalents x86 courants, le passage de 60 machines à trois génère des gains indiscutables : moins de matériel, moins d'énergie, une administration simplifiée, et une maintenance beaucoup moins lourde ', constate Jean-François Auroux. Le retour sur investissement est dès à présent estimé à 50 %. Les gains en organisation sont aussi appréciables : les temps d'intervention sur des sites éloignés se révélaient parfois extrêmement longs par le passé. De plus, les serveurs Stratus sont administrés comme des serveurs x86 standards ; il n'a donc pas été nécessaire de former spécifiquement les équipes à cette fin. Enfin ' Exchange 2003 et Outlook 2003 compressent les volumes de données, et le mode cache d'Outlook 2003 apporte un confort à l'utilisateur, car tout est téléchargé localement sur le poste avant visualisation. On gagne en performances, côté serveurs, et en confort, côté utilisateur ', conclut Jean-François Auroux.
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