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Que cela soit par obligation ou par choix mûrement réfléchi, les entreprises apprennent à gérer leur reporting environnemental. A charge, pour le système d'information, de fournir les outils adéquats. “ De même qu'il existe un état comptable à l'instant T, notre direction générale attend qu'un bilan de son empreinte carbone lui soit délivré chaque année par les systèmes informatiques ”, explique Charles Lacoste, DSI du groupe Roset, spécialisé dans l'ameublement haut de gamme. Pour un nombre croissant d'entreprises, les décisions d'achat en fonction de l'impact environnemental des fournisseurs et de leurs produits vont gagner en importance au cours des prochaines années.
Recyclage des chutes de bois pour chauffer les usines
PMI française installée dans l'Ain, le groupe Roset a fait de la prise en compte de la dimension environnementale un axe fort de ses processus de conception et de fabrication. Depuis 2005, il n'utilise ainsi plus que des colles aqueuses, dépourvues de solvant chimique. De même, le recyclage est devenu naturel pour ce groupe. Les chutes de bois issues de la fabrication de ses meubles sont réutilisées pour chauffer les locaux des usines. Quant aux chutes de cuir et de tissus provenant des canapés et des fauteuils, elles sont vendues et servent à la conception de petits objets ou de torchons industriels.Le DSI prend en compte la dimension environnementale de la société dans son progiciel de gestion intégré (ERP) afin de pouvoir déterminer l'impact carbone de ses produits, ce qui favorise une politique d'achat et une chaîne d'approvisionnement responsables. Pour cela, Charles Lacoste a prévu d'intégrer l'équivalent carbone des produits achetés, de leur transport, ainsi que de sa propre production pour aboutir à un bilan global à l'échelle de l'entreprise. Ce bilan doit tenir compte de toute la chaîne de valeur : approvisionnement amont, fabrication et distribution, mais aussi kilomètres parcourus par les collaborateurs, voire par les visiteurs. Une jeune ingénieure stagiaire a préparé le terrain en définissant les informations et les formules de calcul à prendre en compte dans l'ERP de l'entreprise. Cette approche se révèle intéressante car de nombreuses données d'activité nécessaires pour tenir l'inventaire des gaz à effet de serre se trouvent “ a priori ” dans le progiciel (commandes d'achat, factures fournisseurs…).
Collecter les données relatives au transport reste complexe
Toutefois, si l'ERP a été déployé préalablement à la mise en place d'une comptabilité carbone, son paramétrage devra être revu afin de disposer des données dans un format “ intelligible ” pour effectuer l'inventaire carbone (par exemple, connaître les consommations pour l'énergie, les kilomètres pour les déplacements des salariés). Cette première étape nécessitera un développement spécifique sur l'ERP. “ N'ayant rien en standard dans notre progiciel pour répondre à ce besoin, il nous a semblé plus efficace d'ajouter les quelques données supplémentaires. ”Enfin, si les informations relatives aux consommations de matières ou d'énergie s'obtiennent assez facilement, la collecte des données liées au transport amont s'avère, elle, particulièrement complexe dans les entreprises industrielles, et nécessite d'interroger les fournisseurs. “ Nous travaillons avec beaucoup de petits fournisseurs, aux compétences très pointues. Il est difficile de leur demander des données chiffrées. Dans ce cas, nous traiterons l'information à leur place, en intégrant leurs composants et leur processus de fabrication de façon simplifiée ”, explique Charles Lacoste.
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