Fabius. Les brûlures d'une ambition

Une biographie bienveillante qui s'attache autant à décrire les choix politiques de Laurent Fabius qu'à cerner son caractère.
" Laurent Fabius n'a qu'un goût modéré pour la technique. L'ordinateur qui trône sur son bureau est plus un presse-papiers qu'un outil de travail. " Voilà donc un trait de caractère qui le différencierait de son grand rival politique au sein du Parti socialiste, Dominique Strauss-Kahn.Ce n'est pas le moindre mérite de cette biographie bienveillante de l'actuel ministre de l'Économie ?" signée par le journaliste Jean-Gabriel Fredet, qui fut son collaborateur à l'Assemblée ?" de s'attacher autant à décrire les choix politiques de Laurent Fabius qu'à cerner son caractère, avec ses évolutions spirituelles et les relations qu'il entretient avec ses proches.On y apprend comment le jeune ministre de l'Industrie de Pierre Mauroy a découvert le monde de l'entreprise. Une terra incognita pour cet énarque-normalien que rien ne prédestinait à piloter la reconversion de la Lorraine.Comment cet obsédé de la communication et des médias reste encore dépendant de ses travers de haut-fonctionnaire et d'une personnalité un peu hautaine. Ainsi lorsqu'il refuse de rencontrer Steve Jobs, fondateur d'Apple, au motif qu'il ne jure que par Bill Gates. Comme si seul le tycoon de Seattle semblait de taille à converser avec lui.À l'inverse, les pages consacrées à sa décennie de procédures liées à l'affaire du sang contaminé veulent témoigner de son " humanisation ". Pas au point de renoncer à lire ostensiblement le journal si les exposés de son secrétaire d'État à l'Industrie, Christian Pierret, ne lui semblent pas suffisamment consistants.Des pratiques qui ?" outre ses prises de position plutôt libérales ?" lui valent de solides inimitiés au sein de son parti, alors que nombre de chefs d'entreprise le trouveraient plutôt à leur goût. Laurent Fabius semble toutefois avoir du mal à ne pas limiter ses fréquentations patronales au cercle de ses anciens conseillers, tels Serge Weinberg, président de PPR, ou Louis Schweitzer, patron de Renault.
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