Faciliter la reprise d'entreprise par les collaborateurs
Le gouvernement entend doubler le nombre de sociétés coopératives d'ici à cinq ans
Une fois l'heure de la retraite sonnée, nombre de SSII disparaissent avec leur fondateur. Quand elles ne partent pas vers d'autres cieux faute de repreneurs français, leur portefeuille clients et leur capacité d'innovation sous le bras. Les salariés, eux, restent généralement sur le carreau. Pourtant, la reprise de l'entité par ces derniers est une alternative. Une stratégie défendue par Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire, qui, lors du 35e congrès national des Scop (Sociétés coopératives et participatives), mi-novembre, annonçait son souhait de voir le nombre de celles-ci doubler d'ici à cinq ans.Pour cela, plusieurs mesures devraient voir le jour dans le cadre de la loi Economie sociale et solidaire (ESS) de 2013, dont le droit de préférence pour le rachat de sociétés par les salariés, la constitution de groupes de Scop permettant d'atteindre une taille critique, et l'aide au financement via la Banque publique d'investissement (BPI).Car c'est là l'un des points faibles de ces structures. “ Les actionnaires étant principalement ses salariés, la capacité d'investissements est limitée, indique Louis Montagne, gérant et cofondateur de Bearstech, une société de services en logiciel libre reposant sur un modèle coopératif. Et bien qu'il existe quelques outils de financement propres aux Scop, il reste difficile de les développer rapidement. C'est un peu le “ slow-food ” de l'entreprise. ” Dans un premier temps, la BPI serait, selon la future loi, actionnaire majoritaire tout en laissant le pouvoir de décision aux salariés. Un statut transitoire, susceptible de perdurer pendant dix ans.Des mesures qui pourraient donc inciter des salariés ou créateurs de société à se jeter à l'eau, comme l'a fait Louis Montagne en 2004 lorsqu'il a fondé Bearstech. “ Nous voulions valoriser le travail des employés, et non l'argent des actionnaires. ” Toutefois, une Scop n'est séduisante que dans certaines conditions. “ Ce statut ne provoque pas des miracles, souligne Louis Montagne. Une Scop ne sauve pas une entreprise qui n'a ni marché ni clients et dont l'offre est obsolète. ” Il faut une société dotée d'un potentiel de développement, et si tel est le cas, la Scop est un excellent levier de motivation pour les salariés.
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