Fantaisies et nostalgies
La consultance en organisation et management a du bon. Elle n'empêche pas ceux qui s'y livrent de créer des mondes d'enfance et de fantaisie, ce qui n'était pas forcément gagné au premier abord. C'est ainsi que Jean-Marie Gandois, expert en gestion des systèmes d'information (et chroniqueur à ses heures pour 01 DSI), a accouché d'un joli livre propre à séduire la jeunesse par la variété de ses couleurs littéraires. La facture n'est pas impeccable : sur la forme, trop de points d'exclamation ; et sur le fond, une tendance stendhalienne à expédier la fin de chaque nouvelle. Mais il y traîne une ambiance ouatée, innocente, drolatique au sens classique du terme. On trouve aussi du peintre dans cet homme-là, et du meilleur. Parfois même dans l'écriture une trace lancinante d'âme slave. Sans oublier le recours aux situations bucoliques pour servir de support à une conversation tantôt animée, tantôt languissante. Tchekhov n'est pas loin. Visiblement, Jean-Marie Gandois a la nostalgie. Mais de quoi ? C'est le propre de cette sensation terrible et délicieuse que de rester vague. A dire vrai, la deuxième nouvelle du recueil, Le Défi, est sans doute la plus représentative de l'enchevêtrement des possibles dans un monde à la fois précis et irréel : le sien. A d'autres endroits, notamment dans les premières pages de l'ouvrage, on se prend à observer que lauteur écrit sans effort, comme un enfant. Un enfant doué.