Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
L'académie d'Amiens a mis en place une solution de filtrage pour favoriser l'usage du Net dans ses établissements tout en protégeant les mineurs.
Favoriser l'usage de l'Internet dans les pratiques pédagogiques est essentiel pour l'Education nationale. Le contrôler l'est tout autant. ' Nous avons une obligation morale de protection des
mineurs ', affirme Jean-Claude Hazé, conseiller du recteur d'Amiens pour les technologies de l'information et de la communication, ' c'est le devoir de tout recteur ',
ajoute-t-il.Les académies sont libres de choisir leurs méthodes de contrôle, beaucoup d'entre elles laissent les établissements mettre en ?"uvre leur propre protection. ' Avec, le plus souvent, des logiciels de contrôle
parental, précise Jean-Claude Hazé. Il existe des produits de qualité, mais il est difficile pour les établissements d'établir des listes de sites interdits et ceux-ci se contentent bien souvent de recenser des listes de sites
autorisés, ce qui est réducteur. 'Résultat, l'académie d'Amiens a fait le choix d'une solution globale qui couvre les besoins de tous les établissements scolaires placés sous son autorité. Une solution capable d'être plus précise dans le contrôle de l'usage d'Internet
fait par les élèves.Cette solution a été développée en interne. Elle permet de relier toute connexion à une base de données développée par l'université de Toulouse qui recense plusieurs centaines de milliers de sites
' interdits '. Elle est remise à jour très régulièrement. Un proxy transparent développé, lui, par l'université de Clermont-Ferrand est installé sur chaque micro-ordinateur des établissements scolaires de l'académie et,
quel que soit le navigateur, renvoie la connexion sur l'un des cinquante serveurs acquis pour l'occasion et installés à l'université de Compiègne.
Un serveur par circonscription
C'est à partir de ces serveurs que la gestion d'autorisation et d'interdiction est réalisée. C'est donc un choix intermédiaire entre la liberté totale laissée aux établissements scolaires et la centralisation totale autour d'une baie
unique qui a été fait. Le coût élevé de ce dernier type de solution a incité l'académie à opter pour une architecture plus décentralisée. Et celle-ci avait également l'avantage de s'adapter à la structure administrative de l'Education nationale en
Picardie : un serveur par circonscription, soit cinquante serveurs.La responsabilité du contrôle d'accès à Internet incombe en effet aux inspecteurs d'académie de circonscription et non aux chefs d'établissement, pour ce qui concerne les écoles primaires. Cette solution présente également l'avantage
de libérer complètement les chefs d'établissement des collèges et des lycées de ce souci, avec un contrôle assuré automatiquement.Les serveurs sont estampillés Dell (PowerEdge 750). Ils sont installés en rack et sont utilisés en tant que serveurs de communication. Un choix dicté par l'Education nationale, qui a fait du constructeur son fournisseur officiel pour
ses modèles d'entrée de gamme. Ces serveurs fonctionnent avec Linux Red Hat, ' une interface compréhensible pour des non-informaticiens ', estime Jean-Claude Hazé. L'ensemble des communications se fait
sous IP. ' Un projet très homogène qui ne présentait aucune difficulté d'installation et de mise en ?"uvre ', juge, pour sa part, Loris Viarouge, manager pour le secteur Education de Dell
France.
Une traçabilité des connexions poste par poste
L'autre grande obligation à laquelle le rectorat de l'académie d'Amiens est confronté est de pouvoir répondre à toute demande d'enquête de la police ou de la Justice. Le rectorat doit en effet être en mesure de fournir les traces des
connexions poste par poste. Une solution d'archivage adaptée était donc nécessaire.Le proxy développé par l'université de Clermont-Ferrand assurait la traçabilité des connexions, mais il fallait un support de stockage. Le choix s'est porté sur un réseau SAN, trois baies Dell EMC AX 100, une par département.
' Ce choix répond bien aux contraintes techniques et budgétaires du rectorat ', précise Jean-Claude Hazé. Un choix pourtant pas très évident au moment où il a été effectué.' La sauvegarde sur disque est très courante aujourd'hui, explique Loris Viarouge. Mais, quand le rectorat d'Amiens a dû se prononcer, il y a environ deux ans, ce n'était pas si clair,
notamment au sein de l'Education nationale, d'autant que ce type de sauvegarde a aussi ses contraintes puisqu'il faut externaliser les données. 'Mais les avantages, simplicité et rapidité de récupération des données, l'ont emporté par rapport à la traditionnelle sauvegarde sur bandes. Le rectorat d'Amiens peut ainsi conserver les traces des connexions pendant un an, pas
au-delà pour répondre aux exigences de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés).
Dans l'ensemble, parents et enseignants sont satisfaits
Comment mesurer l'efficacité du système ? ' Nous avons eu très peu d'interpellations et de protestations, que ce soit de la part des parents ou des enseignants, c'est pour nous un gage de
réussite, témoigne Jean-Claude Hazé. Nous avons très bien encaissé le choc de l'augmentation significative de l'emploi des micro-ordinateurs dans les écoles et aussi celui de la hausse toute aussi significative du nombre de
sites délinquants. L'essentiel des protestations parentales tourne en réalité autour de l'usage des blogs que les enfants ne devraient pas tenir. 'Protestations qui sont donc en-dehors du champ de couverture de la solution. Côté traçabilité, l'Académie a dû faire face en dix-huit mois à seulement une demande d'enquête de la part de la police. Elle a permis de découvrir que la
fréquentation d'un site pornographique était le résultat d'un virus.
Votre opinion