Fiscalité : la taxe de séjour sera instaurée pour les sites type Airbnb

En plus d’augmenter la taxe de séjour pour les professionnels de l’hôtellerie, le gouvernement souhaite que les sites d’échange d’appartements entre particuliers la payent aussi.
Le gouvernement souhaite augmenter la taxe de séjour pour la plupart des hôtels, et surtout l'imposer pour la première fois aux échanges d'appartement, via des sites type Airbnb, comme le demandaient les professionnels du secteur.
Un amendement au projet de budget sera déposé ce vendredi, a expliqué le ministre des Affaires étrangères, également en charge du Tourisme, Laurent Fabius, lors d'un déplacement sur le site du Mont-Saint-Michel.
Selon une source gouvernementale, il devrait être examiné à l'Assemblée nationale « dès la semaine prochaine ».
Pour le ministre, ces hausses sont « raisonnables », car moins fortes que ce qui avait pu être envisagé, et « modernes » car elles toucheront des hébergements non traditionnels et accessibles via internet, comme la location chez les particuliers.
En effet, le gouvernement souhaite aussi taxer les nouvelles formes d'hébergement, qui se développent via internet comme Airbnb, Bedycasa ou encore Sejourning.
L'équité fiscale pour financer les communes
Les touristes seraient taxés par un supplément demandé lors de leurs réservation payée au site internet qui se ferait ainsi « représentant fiscal » du loueur, selon une source gouvernementale. Les montants collectés « seraient ensuite reversés directement aux communes ».
« L'application, désormais, de la taxe de séjour aux meublés touristiques, sa perception pour le compte des hébergeurs et le travail de recensement qui sera effectué, commune par commune, par les sites de réservation, constituent une avancée fondamentale pour plus d'équité fiscale et de transparence », s'est félicité dans un communiqué Didier Chenet, coprésident du groupement national des indépendants (GNI).
Saluant des « propositions qui visent à assurer une meilleure équité fiscale entre les différents types d'hébergement », Roland Héguy, président l'Umih, et Jacques Barré, président du GNC (chaînes hôtelières), ont rappelé que « les mêmes règles doivent être appliquées à tous (...). A l'instar des décisions prises à New York, San Francisco, Barcelone, Madrid ou Berlin, nous demandons à continuer à travailler avec le gouvernement pour l'interdiction de la location à la nuitée en imposant un minimum de 6 nuitées », pour que ces hébergements ne concurrencent pas directement les hôtels.
Airbnb plutôt d'accord pour la taxe de séjour
Premier visé, Airbnb ne s'est pas montré opposé à cette taxe. Son directeur France, Nicolas Ferrary, a estimé que le fait de demander à la personne hébergée dans les locations d'appartements de payer directement au site cette taxe, « permet de simplifier la collecte des communes ».
Selon lui, cela permet également de « répondre aux inquiétudes des hôteliers, dans un souci d'équité fiscale ».
Airbnb avait affirmé il y a un an, d'après une étude qu'il avait commanditée, avoir généré 632 millions de dollars de recettes à New York, dont 31 millions d'impôts pour la ville, et soutenu indirectement 4.600 emplois.
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