Flamboyant ou tourmenté ?
Gilbert Kallenborn, chef de serviceRIM et sa marque phare sont à leur tour pris dans les tourbillons du marché de la mobilité. Comme Nokia avant son accord avec Microsoft, le Canadien dispose aujourd'hui d'une plate-forme un peu désuète. Du coup, ses résultats commerciaux sont en berne. Jim Basillie, co-PDG de RIM, avoue même que ses produits haut de gamme sont vieillissants (…) et que cela a des conséquences sur ses marges et sur ses ventes. Des propos confirmés par la part de marché de Blackberry OS, en baisse outre-Atlantique où les smartphones Android ont désormais atteint une position dominante, tandis que les analystes financiers s'impatientent. RIM a donc décidé de riposter. Il a racheté l'Allemand Ubitexx pour se positionner dans les parcs iPhone et Android. Une décision intelligente, car les DSI sont soumis au diktat de l'utilisateur et contraints d'administrer des parcs hétérogènes. La compagnie a aussi décidé d'adopter le système d'exploitation QNX, issu de l'informatique embarquée, afin de proposer des terminaux plus puissants, notamment sa tablette Playbook.Elle mise enfin sur le cloud computing et offrira une gamme de services professionnels hébergés : un premier partenariat a été conclu avec Microsoft pour intégrer les logiciels bureautiques en ligne Office 365. Les idées de RIM sont donc bonnes. Reste à les concrétiser. Le plus dur résidera certainement dans la migration vers QNX, car elle représente une vraie rupture technologique. D'ailleurs, la première version de Playbook semble un peu bancale. L'accès à la messagerie professionnelle et aux fonctions de sécurité ne peut se faire, pour l'instant, qu'au travers d'un smartphone Blackberry raccordé en Bluetooth. Pas pratique pour une personne en situation de mobilité. Mais RIM a prévenu que la prochaine version de la tablette disposera d'un client e-mail natif. Donnons du temps au temps. Mais attention, pas trop…