Forte baisse des salaires à l'embauche en SSII

En 2012, le salaire moyen à l'embauche a nettement chuté dans les sociétés de services. Selon l'Apec, il s'établissait, à 35 500 euros. Soit les niveaux atteints en 2009 et 2010, au coeur de la crise.
Soumis à une forte pression sur les prix exercée par leurs clients, les SSII la répercutent sur les feuilles de paie. En 2012, le salaire moyen à l’embauche s’élevait à 35 500 euros. Soit une chute de 2 500 euros par rapport à 2011 et un niveau comparable aux millésimes déjà peu florissants de 2009 et 2010, au plus fort de la précédente crise.
Le salaire médian est, lui aussi, en recul, passant de 36 K€ en 2011 à 34 K€ en 2012. L’Apec note que ce sont les salaires les plus élevés, essentiellement des cadres de plus de dix ans d’expérience, qui ont subi en 2012 le gadin le plus sévère, faisant chuter la moyenne. Pour autant, tous les cadres informaticiens voient leur rémunération baisser, des jeunes diplômés aux profils plus expérimentés.

10 % des jeunes diplômés touchent moins de 23 K€
L’Apec constate aussi un recul important des salaires planchers des jeunes diplômés. Une tendance à sous-payer les profils juniors qui sévit depuis trois ans. En 2010, 10 % des rémunérations à l’embauche des jeunes diplômés étaient inférieures à 28 K€ annuels. Ce seuil a reculé à 25 K€ en 2011 et à 23 K€ en 2012.
Le recrutement de techniciens en lieu et place d’ingénieurs expliquerait, en partie, cette dérive. « Une offre dont l’intitulé mentionnait "ingénieur Java / Javascript" et annonçait un salaire de « 30 K€ brut /an » a donné finalement lieu au recrutement d’un cadre titulaire d’un diplôme de technicien », illustre l’Apec. Idem pour une offre qui visait initialement un ingénieur LAMP.
Mal payés, les jeunes cadres n’en sont pas moins prisés. Les cadres justifiant de moins de cinq ans d’expérience ont représenté près des deux tiers des recrutés dans les SSII en 2012 contre 58 % en 2011. Ce, qui renforce le mouvement de baisse observé au niveau global.
Les cadres sans emploi au moment du recrutement se voient aussi proposer une grosse décote sur leurs prétentions salariales. De 28 à 47 K€ en 2011, la fourchette de rémunération est passée de 26 à 41 K€. L’Apec tempère toutefois : « le fait d’être demandeur d’emploi est peut-être moins stigmatisant en période de mauvaise conjoncture économique dans ce secteur qui, d’ordinaire, tend à favoriser les cadres en activité. »

Avantages en nature en baisse également
Comme à chaque crise, on assiste une prime à l’expérience. L’expérience est citée comme le principal motif d’ajustement du salaire alors qu’en 2011 c’étaient les caractéristiques intrinsèques qui faisaient la différence. Le discours sur la surenchère salariale liée à la pénurie de compétences en prend aussi un coup. La difficulté à trouver le profil recherché passe de 53 % des ajustements de salaires à la hausse en 2011 à 22 % en 2012.
Les salariés de SSII ne peuvent se rattraper sur les avantages en nature. Alors que les éléments extra-salariaux – intéressement, participation – restent stables, les petits à côtés comme l’attribution d’un téléphone mobile est en baisse. 29 % des cadres en bénéficiaient en 2012 contre 36 % en 2011.

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