France Bonnouvrier, du public à la start?"up

Le jury de 01 Réseaux a choisi de récompenser une femme d'expérience et de terrain. Tel un chat, France Bonnouvrier, architecte senior réseaux et sécurité chez Dassault Systèmes, laisse penser qu'elle a mené plusieurs vies, cultivant un regard ouvert et curieux sur l'informatique.
La biographie de France Bonnouvrier, aujourd'hui architecte senior réseaux et sécurité chez Dassault Systèmes, donne le sentiment de remonter l'histoire de l'informatique, et que ce petit bout de femme a mené
plusieurs vies. Après un bac littéraire classique, elle obtient une bourse pour aller étudier deux ans, aux Etats?"Unis, la physique et la chimie. De retour dans l'Hexagone avec un bachelor's degree of science
en poche, France Bonnouvrier travaille au service de documentation de la société d'optique Sopelem, où elle traduit la documentation de la lunette à infrarouge du char AMX-30.En 1965, elle entre au Centre national d'études des télécommunications de France Télécom (aujourd'hui France Télécom R&D) dans un service de physique fondamentale. Elle y restera vingt-cinq ans.
' Pendant plusieurs années, j'ai fait de la programmation pour les physiciens de mon département. A une époque où la mémoire coûtait cher, j'étais chargée de réécrire des programmes de physique et de les
optimiser. J'ai adapté beaucoup de programmes de physique quantique en programmation vectorielle et parallèle sur différents Cray ', explique-t-elle.Dès 1967, elle s'est intéressée à la programmation sur les dinosaures de l'époque, qui occupaient des salles entières et fonctionnaient avec des cartes perforées. ' Les X-Télécom, avec qui je
travaillais à ce moment-là, utilisaient des règles à calcul et méprisaient l'outil informatique ', se souvient-elle. Dix ans plus tard, elle n'hésitera pas à parfaire sa formation en informatique à
l'université de Jussieu en cours du soir.En 1986, France Bonnouvrier participe à l'installation d'un réseau de PC bureautique expérimental Ethernet à la place du réseau X.25. Elle gardera de ce long séjour en laboratoire le goût de la veille technologique et des
technologies de pointe. En 1990, elle décide de quitter la recherche pour une start-up qu'elle juge prometteuse : Dassault Systèmes. A 48 ans, elle rejoint une entreprise où la moyenne d'âge est de 25 ans. Un pari osé.
' Le réseau, à l'époque, c'était très physique, avoue-t-elle. La première semaine, je me suis demandé si j'aurais la force physique d'y
survivre. '