France IT lance un label cloud pour mieux identifier les offres pérennes

Plus le marché devient mature et plus les solutions cloud se multiplient. Difficile de s'y retrouver pour des clients, souvent des PME, qui ne cherchent plus seulement à réduire leurs coûts mais sont en quête de services de haute qualité. France IT a donc conçu un label cloud pour identifier les offres les plus fiables.
Un cloud sans nuage ! Voilà comment Armand Lulka, Président de France IT et Directeur de Numélink présente avec humour l’initiative Label Cloud. Face à la montée en puissance et surtout en nombre des offres cloud de tout type (Paas Plateform-as-a-service, Iaas Infrastructure-as-a-service et Saas Software-as-a-service), le consortium France IT qui rassemble quatorze clusters numériques français (2500 entreprises numériques sont concernées) a décidé de mettre en place un processus de labellisation des solutions cloud commercialisées par des petits et grand acteurs.
« Il ne s’agit pas de freiner les initiatives d’informatique en nuage, mais au contraire d’accélérer la diffusion d’applications en mode cloud en instaurant un véritable climat de confiance entre fournisseurs et clients », souligne Jean Pierre Bayol, vice-président de France IT et Président de RhôneAlley. Et d’expliquer que le passage d’une offre traditionnelle, dans le monde du logiciel par exemple, au mode hébergé en ligne (ou Saas) n’est pas aussi simple. « Il y a beaucoup de choses à modifier pour les éditeurs de logiciels. En premier lieu l’architecture de l’application, il faut ensuite tenir compte des parties sécurité, confidentialité des données, et garantir un certain niveau de qualité de service », confie Jean Pierre Bayol.
La mise au point a nécessité le travail de 100 jours/homme

Le label Cloud instauré par France IT répond à nombre de ces engagements. Il va aider les acteurs à anticiper les normes et les standards, à partager et valoriser les bonnes pratiques et donc à bâtir des offres fiables, sécurisées et indépendantes les unes des autres ; la réversibilité, le changement d’opérateur de cloud figure en effet parmi les demandes récurrentes des entreprises clientes, même si très peu d’entre elles ont déjà franchi le pas.
A priori gage de qualité, le label cloud établi par France IT a demandé plus d’une centaine de jours/hommes pour sa mise au point. Il s’appuie sur les process Itil que les informaticiens connaissent bien. Sa conception a nécessité l’intervention d’une quinzaine de contributeurs et promet au final 94 points de validation. « Des procédures accessibles aux TPME », précise Armand Lulka.
Opérationnel dès la fin mai, ce label fait déjà l’objet de plusieurs discussions avec le Syntec, l’Afnor (en vue d’une internationalisation). Déjà 27 demandes de candidatures ont été recensées par France IT. Ultime consécration, ce label cloud pourrait figurer en bonne place parmi les points majeurs du Plan Cloud qui fait partie des 34 initiatives de réindustrialisation de la France par le numérique, voulues par Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin.
Répondre à un cahier des charges très strict élaboré par des experts
Côté pratique, pour l’obtenir, les entreprises doivent répondre à un cahier des charges très strict qui sera ensuite évalué par un comité d’attribution, baptisé Catlab. France IT s’est pour cela inspiré de sa précédente initiative de Label ENR (Entreprise Numérique Responsable) qui remporte un certain succès aujourd’hui.
Reste toutefois à convaincre les offreurs de s’y conformer. Les procédures sont souvent longues, s’étalant sur plusieurs semaines, ce qui nuit en partie au développement de la société ou à sa quête de nouveaux investisseurs. Mais selon les différents patrons de clusters recontrés lors de la présentation de ce label cloud, une fois mandaté de ce précieux sésame, le fournisseur cloud devient plus compétitif, dispose d’une image plus positive et peut travailler avec de nombreux clients ou partenaires, sans s’interroger sans cesse sur l’interopérabilité ou pas des applications, des données, etc.