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Sans surprise, France Télécom persiste et signe dans la stratégie d'opérateur intégré, tout en cherchant à endiguer le déclin de la voix traditionnelle. À l'étranger, il vient de s'offrir Amena, le troisième opérateur cellulaire espagnol.
Que retenir de la présentation faite, fin juin, par Didier Lombard, le nouveau président de France Télécom, du plan stratégique de l'opérateur pour la période 2005-2008 ? D'abord, qu'il consacre la stratégie d'opérateur intégré mise en place par Thierry Breton, son prédécesseur. Ensuite, qu'il s'inscrit, fort logiquement, dans la continuité, Didier Lombard ayant été le principal collaborateur de Thierry Breton avant que ce dernier ne soit appelé à Bercy. Pour le reste, le défi est à la hauteur de la tâche, notamment dans le domaine de la voix, le métier historique de l'opérateur, désormais menacé, comme tous ses homologues, par la montée en puissance de la voix sur IP.
L'impérieuse nécessité de nouveaux produits
D'où l'impérieuse nécessité de proposer de nouveaux services, qu'il s'agisse du Livephone, la téléphonie sur ADSL, ou de Business Talk (convergence fixe-mobile avec numéro unique et messagerie unifiée) et Business Everywhere (avec intégration des terminaux de type PDA) pour les entreprises. ' On a compris ce qui se passe, et on s'adapte, dit Didier Lombard, il s'agit de la transformation la plus importante que France Télécom ait jamais connue. ' Sans surprise, ' ce qui se passe ' réside dans la montée en puissance d'acteurs de type Google, Microsoft, AOL, Yahoo ! ou Skype. ' Les fournisseurs de logiciels vont devenir de facto des opérateurs ', prédit Didier Lombard.Pour se remettre en selle, France Télécom compte sur l'intégration de services et de contenus (un accord en ce sens a été récemment conclu avec Warner Bros), la convergence fixe-mobile et le lancement, au premier semestre 2006, d'un portail unique pour l'ensemble des services du groupe. Côté entreprises, signalons le récent lancement d'une Livebox spécifique, ainsi qu'un Business Pack permettant la voix sur IP, la visiophonie, la messagerie instantanée, etc.Avec un credo, assez nouveau, consistant à ' faire des produits simples, faute de quoi ils ne se vendront pas ', estime Didier Lombard. Finie également, l'approche technology push, place au market pull. Témoin le repositionnement de MaLigneVisio, désormais conçu comme un service de proximité afin de maintenir un lien social, notamment entre les personnes âgées et le milieu médical ou les collectivités locales, par exemple. Bref, l'entreprise reste mobilisée, y compris sur le dossier Equant dont le président, Charles Dehelly, vient d'être remplacé, moins d'un an après son arrivée, par Barbara Dalibard, directeur exécutif en charge des entreprises.
Les marques Equant et Wanadoo disparaissent au profit d'Orange
France Télécom fait aussi le ménage dans ses marques en rationalisant son portefeuille. Orange va devenir la marque commerciale pour l'ensemble de l'offre internet et des services aux entreprises (autrement dit, Equant et Wanadoo disparaissent), aussi bien en France qu'à l'étranger.À l'étranger justement, où le français a créé la surprise, cet été, en s'offrant Amena, le troisième opérateur cellulaire espagnol avec une part de marché de 24 % (soit 9,7 millions d'abonnés, à comparer aux 7,6 millions d'abonnés de Bouygues Telecom dans l'Hexagone). Un investissement de 6,4 milliards d'euros dont France Télécom assure qu'il n'aura pas d'impact sur sa politique de désendettement et qu'il est en ligne avec sa politique d'opérateur intégré, sachant qu'il était déjà présent dans le fixe en Espagne.
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