Francis Étienne (ministère des Affaires étrangères) : ' nous traiterons en ligne les demandes de visas d'ici à 2009 '
Pour renforcer le lien avec les deux millions de Français résidant à l'étranger, et conforter l'image de la France dans le monde, le Quai d'Orsay mise sur internet. Visas, actes d'état civil et téléprocédures sont au menu. Dans le respect de la sécurité... et du budget.
Quelle place occupe l'utilisateur dans l'esprit du DSI du Quai d'Orsay ?
Francis Etienne : Une place centrale. Et ce n'est pas une simple formule. Nous avons décidé depuis mai 2006 de placer sur l'intranet, en libre accès pour tous les agents du ministère, un Tableau des opérations des systèmes d'information. Mis à jour tous les mois, ce document décrit chaque étude ou projet informatique en cours (soit près de cent cinquante). Pour chacun, nous précisons l'objet, les dates de début et de fin, ainsi que les coordonnées des responsables de la maîtrise d'ouvrage. En effet, pour pouvoir s'approprier l'outil informatique, il est primordial de comprendre comment il évolue.Comment l'action de la DSI est-elle perçue ?
F.E. : Nous avons procédé cet été à une enquête auprès des agents du ministère, en leur demandant leur avis sur la qualité de nos prestations. Le millier de personnes qui a répondu nous a finalement attribué entre 6 et 8 sur 10. Là encore, en toute transparence, les résultats sont accessibles à tous sur Diplonet, l'intranet du ministère. Chaque trimestre, ce questionnaire sera repris et adressé à 5 000 utilisateurs.Les ressortissants français à l'étranger utilisent aussi l'informatique des Affaires étrangères. Comment se comportent-ils ?
F.E. : C'est une population qui croît régulièrement. En 2006, on compte deux millions de Français et de binationaux à l'étranger. L'effectif a doublé depuis 1990. C'est un public plus jeune, essentiellement familial et plutôt diplômé. En clair, des utilisateurs expérimentés des technologies de l'information. Très demandeurs de services consulaires en ligne ?" déclarations de naissance, de mariage, etc.Et qu'êtes-vous en mesure de leur proposer ?
F.E. : Dès janvier 2007, nous allons mettre en ligne un portail baptisé Pastel ?" ou Portail d'accès sécurisé aux téléservices en ligne (www.pastel.diplomatie.gouv.fr). Il constituera la porte d'entrée pour toutes les personnes cherchant à contacter le ministère : nos concitoyens hors du territoire, les étudiants étrangers, les personnes souhaitant obtenir un visa pour la France, ou qui envisagent de postuler à un concours administratif. Durant les deux prochaines années, nous proposerons régulièrement des services à distance plus élaborés. Ainsi, le 15 décembre 2006, nous lancerons le téléservice Racine, qui réunit les noms et adresses des ressortissants français à l'étranger. D'ici au printemps prochain, ils pourront modifier leurs coordonnées, transmettre leurs changements de situation personnelle (naissance, mariage...) et personnaliser leurs codes d'accès. La centaine de consulats français et la cinquantaine de sections consulaires de nos ambassades devront faire connaître ces nouveaux services. Concernant l'état civil, la présence du demandeur demeure nécessaire uniquement pour la remise du document (carte d'identité, passeport, etc.). Hormis cette contrainte, l'informatique se prête parfaitement au téléchargement et à l'envoi de formulaires administratifs. A terme, il est prévu une interconnexion avec les notaires et les mairies en France pour que le système soit totalement interopérable.A quand les demandes de visas effectuées directement par le biais d'internet ?
F.E. : Cela devrait devenir une réalité courant 2007. Nous nous situons actuellement au stade de l'étude de marché et de la comparaison des offres techniques. Cela inclura, de toute façon, un dispositif de télépaiement pour régler en ligne les frais de dossier et de procédure. Dans le courant de l'année prochaine, les services du Centre pour les études en France (CEF) seront présents sur le site internet Pastel. Cela devrait grandement faciliter le traitement des visas des étudiants étrangers et leurs demandes d'inscription dans les établissements universitaires. Ils y trouveront de quoi organiser leur entrée, leur séjour, voire leur travail sur le territoire français.Quels sont les retours de ce recours massif aux technologies de l'information ?
F.E. : En moyenne, seuls un quart des Français établis à l'étranger prennent la peine de s'immatriculer auprès de leur ambassade. Avec ces services en ligne, nous souhaitons davantage faire vivre cette communauté et garder le contact avec elle. Car c'est un atout pour un pays que ses expatriés ou ses binationaux entretiennent des liens forts avec lui. De plus, en cas de troubles dans une région ?" qu'il s'agisse d'une révolution ou d'un tsunami ?" ces informations à jour sur nos ressortissants se révèlent utiles pour organiser les secours. Savoir combien ils sont et où ils se trouvent facilitera leur rapatriement par les services consulaires.Ces nouveaux services entraînent-ils une hausse des moyens pour la DSI ?
F.E. : En 2006, le budget annuel est resté de 50 millions d'euros en investissement et fonctionnement (hors salaires). Il devrait augmenter en 2007, mais avec un effectif en baisse. Nous disposons aujourd'hui de 300 collaborateurs à la DSI centrale et de 150 répartis dans 28 centres régionaux dans le réseau diplomatique mondial. Il faut ajouter 150 agents ressources, formés pour être correspondants de la DSI dans les postes de petites ou moyennes tailles, en plus de leurs tâches professionnelles.Qu'a changé, pour la DSI, la Loi organique relative aux lois de finances (Lolf) ?
F.E. : Le ministère a conclu, avec la direction du Budget, un contrat de modernisation qui court sur 2006-2008. Avec la mention de quatre programmes : le politique, le consulaire, le rayonnement culturel et scientifique, et la coopération au développement. A chacun d'eux correspondent des chantiers informatiques, détaillés dans le Tableau des opérations des systèmes d'information. A charge ensuite, au chef de chaque programme, de les augmenter ou les réduire. En sachant toutefois que cela supposera des modulations budgétaires ou des limitations de périmètre.
Francis Etienne : Une place centrale. Et ce n'est pas une simple formule. Nous avons décidé depuis mai 2006 de placer sur l'intranet, en libre accès pour tous les agents du ministère, un Tableau des opérations des systèmes d'information. Mis à jour tous les mois, ce document décrit chaque étude ou projet informatique en cours (soit près de cent cinquante). Pour chacun, nous précisons l'objet, les dates de début et de fin, ainsi que les coordonnées des responsables de la maîtrise d'ouvrage. En effet, pour pouvoir s'approprier l'outil informatique, il est primordial de comprendre comment il évolue.Comment l'action de la DSI est-elle perçue ?
F.E. : Nous avons procédé cet été à une enquête auprès des agents du ministère, en leur demandant leur avis sur la qualité de nos prestations. Le millier de personnes qui a répondu nous a finalement attribué entre 6 et 8 sur 10. Là encore, en toute transparence, les résultats sont accessibles à tous sur Diplonet, l'intranet du ministère. Chaque trimestre, ce questionnaire sera repris et adressé à 5 000 utilisateurs.Les ressortissants français à l'étranger utilisent aussi l'informatique des Affaires étrangères. Comment se comportent-ils ?
F.E. : C'est une population qui croît régulièrement. En 2006, on compte deux millions de Français et de binationaux à l'étranger. L'effectif a doublé depuis 1990. C'est un public plus jeune, essentiellement familial et plutôt diplômé. En clair, des utilisateurs expérimentés des technologies de l'information. Très demandeurs de services consulaires en ligne ?" déclarations de naissance, de mariage, etc.Et qu'êtes-vous en mesure de leur proposer ?
F.E. : Dès janvier 2007, nous allons mettre en ligne un portail baptisé Pastel ?" ou Portail d'accès sécurisé aux téléservices en ligne (www.pastel.diplomatie.gouv.fr). Il constituera la porte d'entrée pour toutes les personnes cherchant à contacter le ministère : nos concitoyens hors du territoire, les étudiants étrangers, les personnes souhaitant obtenir un visa pour la France, ou qui envisagent de postuler à un concours administratif. Durant les deux prochaines années, nous proposerons régulièrement des services à distance plus élaborés. Ainsi, le 15 décembre 2006, nous lancerons le téléservice Racine, qui réunit les noms et adresses des ressortissants français à l'étranger. D'ici au printemps prochain, ils pourront modifier leurs coordonnées, transmettre leurs changements de situation personnelle (naissance, mariage...) et personnaliser leurs codes d'accès. La centaine de consulats français et la cinquantaine de sections consulaires de nos ambassades devront faire connaître ces nouveaux services. Concernant l'état civil, la présence du demandeur demeure nécessaire uniquement pour la remise du document (carte d'identité, passeport, etc.). Hormis cette contrainte, l'informatique se prête parfaitement au téléchargement et à l'envoi de formulaires administratifs. A terme, il est prévu une interconnexion avec les notaires et les mairies en France pour que le système soit totalement interopérable.A quand les demandes de visas effectuées directement par le biais d'internet ?
F.E. : Cela devrait devenir une réalité courant 2007. Nous nous situons actuellement au stade de l'étude de marché et de la comparaison des offres techniques. Cela inclura, de toute façon, un dispositif de télépaiement pour régler en ligne les frais de dossier et de procédure. Dans le courant de l'année prochaine, les services du Centre pour les études en France (CEF) seront présents sur le site internet Pastel. Cela devrait grandement faciliter le traitement des visas des étudiants étrangers et leurs demandes d'inscription dans les établissements universitaires. Ils y trouveront de quoi organiser leur entrée, leur séjour, voire leur travail sur le territoire français.Quels sont les retours de ce recours massif aux technologies de l'information ?
F.E. : En moyenne, seuls un quart des Français établis à l'étranger prennent la peine de s'immatriculer auprès de leur ambassade. Avec ces services en ligne, nous souhaitons davantage faire vivre cette communauté et garder le contact avec elle. Car c'est un atout pour un pays que ses expatriés ou ses binationaux entretiennent des liens forts avec lui. De plus, en cas de troubles dans une région ?" qu'il s'agisse d'une révolution ou d'un tsunami ?" ces informations à jour sur nos ressortissants se révèlent utiles pour organiser les secours. Savoir combien ils sont et où ils se trouvent facilitera leur rapatriement par les services consulaires.Ces nouveaux services entraînent-ils une hausse des moyens pour la DSI ?
F.E. : En 2006, le budget annuel est resté de 50 millions d'euros en investissement et fonctionnement (hors salaires). Il devrait augmenter en 2007, mais avec un effectif en baisse. Nous disposons aujourd'hui de 300 collaborateurs à la DSI centrale et de 150 répartis dans 28 centres régionaux dans le réseau diplomatique mondial. Il faut ajouter 150 agents ressources, formés pour être correspondants de la DSI dans les postes de petites ou moyennes tailles, en plus de leurs tâches professionnelles.Qu'a changé, pour la DSI, la Loi organique relative aux lois de finances (Lolf) ?
F.E. : Le ministère a conclu, avec la direction du Budget, un contrat de modernisation qui court sur 2006-2008. Avec la mention de quatre programmes : le politique, le consulaire, le rayonnement culturel et scientifique, et la coopération au développement. A chacun d'eux correspondent des chantiers informatiques, détaillés dans le Tableau des opérations des systèmes d'information. A charge ensuite, au chef de chaque programme, de les augmenter ou les réduire. En sachant toutefois que cela supposera des modulations budgétaires ou des limitations de périmètre.