François Hollande annonce un (nouveau) plan numérique pour l'école

A l'occasion de la rentrée scolaire, le président a précisé qu' « un grand plan numérique pour l'école de la République » était en préparation. Une inflexion dans la stratégie du gouvernement depuis le plan Peillon de 2012 ?
En visite ce mardi 2 septembre au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois à l'occasion de la rentrée scolaire, François Hollande a annoncé « un grand plan numérique pour l'école ». « Je l'annonce ici, il va y avoir un grand plan numérique pour l'école de la République », a déclaré le chef de l'État, soulignant que ce plan, déjà évoqué dans sa traditionnelle interview du 14 juillet, devait être « appliqué dans toutes ses dimensions à la rentrée 2016 ».
S'il attend des collectivités locales qu'elles « accompagnent ce processus », François Hollande a assuré que « l'État y mettra aussi tous ses moyens pour former les enseignants, pour assurer partout l'arrivée du très haut débit et pour que les éditeurs de livres puissent également mettre les contenus sous forme numérique de manière à ce que chacun puisse y accéder ».
Estimant que le numérique à l'école devait être une « ambition nationale », François Hollande y a vu un moyen de « lutter contre les inégalités » lors d'une table ronde organisée avec le corps enseignant. La mise en œuvre de ce plan, a t-il spécifié, relèvera d'un « travail interministériel » associant, entre autres, le ministère de l'Economie.
Des précisions sous une quinzaine de jours
Selon son entourage, « les modalités financières et opérationnelles seront précisées d'ici à une quinzaine de jours ». Interrogée par la presse à l'issue de la visite présidentielle, la nouvelle ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem est restée évasive sur l'ampleur de ce plan, indiquant simplement qu'il sera « doté des moyens du programme d'investissements d'avenir ».
Quels contours aura ce plan ? S’agit-il d’une inflexion ou d’une accélération de la stratégie du gouvernement en matière d’école numérique ? En décembre 2012, Vincent Peillon avait présenté son programme pour faire « entrer l’école dans l’ère du numérique ».
Le ministre de l’Education nationale de l’époque avait déjà posé comme priorités la formation au numérique des enseignants, le raccordement des établissements scolaires au très haut débit et la mise en ligne de ressources pédagogiques. A la rentrée 2013, cinq premiers services étaient mis à la disposition des enseignants et des élèves du premier et du second degré.
Son successeur, Benoît Hamon envisageait, lui, d’initier les enfants au code dès le primaire dès cette rentrée 2014. Le numérique semble être un marqueur pour les occupants de l'hôtel de Rochechouart.
Le numérique, facteur d'intégration sociale
En attendant, l’annonce du président a été saluée par les syndicats professionnels. Pour Syntec Numérique, elle fait écho aux propositions que la chambre syndicale avait formulées en janvier dernier. Cette dernière plaide pour « un plan national de formation, pour et par le numérique, afin d’accélérer la diffusion des compétences nécessaires dès le plus jeune âge. »
Pour l’Afdel, ce plan devra impérativement s’appuyer sur la stratégie industrielle nationale du numérique, « afin que la commande publique joue enfin son rôle de soutien à l’écosystème français du numérique éducatif. » « Or à ce jour, la stratégie numérique de l’Education nationale n’a pas permis aux éditeurs de logiciels français de suffisamment faire valoir leurs solutions technologiques, par exemple dans le domaine des Espaces Numériques de Travail (ENT) dont les éditeurs sont exclus. »
Enfin, l’Afdel appelle à ce que ce plan ne se focalise pas uniquement sur une logique d’équipement et prenne bien en compte l’ensemble des problématiques de l’Education numérique. « Outre la transformation numérique de l’école, les sujets du développement de contenus pédagogiques numériques, de l’initiation au code informatique et les enjeux de la formation aux métiers du numérique, secteur d’avenir, devront occuper une place centrale dans ce plan. »
Secteur d’avenir, le numérique doit être mis au service de la lutte contre les inégalités et de l’intégration sociale alors que « l’école française est décrite par les classements PISA successifs comme l’une des plus inégalitaires au monde ».
Une imprimante 3D pour la #rentree_2014 : démonstration devant le président @fhollande et @najatvb https://t.co/BAs5zQIWap #Vine
- Élysée (@Elysee) 2 Septembre 2014