Frappé de plein fouet par la reprise
L'embellie se confirme sur le marché de l'emploi dans le secteur des technologies de l'information (IT). Si, en 2010, les recrutements annoncés ont surtout eu pour vocation à remplacer les départs, il semble qu'en 2011 le facteur principal d'embauche redevienne le développement de l'activité. L'Apec ressent d'ailleurs une nette reprise des créations d'emploi, notamment dans l'ingénierie R&D et l'informatique. Rien d'étonnant pour les experts du secteur, persuadés qu'éditeurs de logiciels et sociétés de services ont du retard à rattraper en termes de lancement de projets et de réponses aux appels d'offres, ou dans la quête de nouveaux prospects. La détente sur le marché de l'emploi IT s'amorce aussi avec la réapparition des grands comptes et des PME parmi les recruteurs. En effet, la plupart des entreprises clientes se relancent dans la création de postes pour gérer les projets qu'elles avaient mis en sommeil pendant la crise ou qu'elles avaient sous-traités à l'extérieur. Du coup, les plans de recrutement s'intensifient sur l'ensemble du territoire, concentrés toutefois sur l'axe Lille-Paris-Lyon-Marseille (lire p. 38). Paradoxe, cet appel d'air sur le marché de l'emploi high-tech fait renaître quelques vieux démons tels que la hausse du turnover des ingénieurs, pressés d'aller se vendre plus cher ailleurs, et l'accélération de la pénurie sur certains profils. Les recruteurs y répondent par des plans massifs de formation ou cherchent à attirer des profils scientifiques ou universitaires dont le numérique n'est pas la spécialité première. Les plus malins pourraient aussi se diriger vers des filières école de commerce. Espérons que cette dynamique s'installe dans la durée.
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