Fusion HP-EDS : les salariés appelés à travailler plus

L’harmonisation du statut social entre HP et l’ex-EDS pourrait avoir des conséquences négatives sur les salariés de... HP. Selon la CGT, environ 500 d’entre eux devraient se voir retirer huit jours « choisis ».
La direction de HP en France négocie actuellement avec les syndicats les conditions sociales de la fusion entre HP France (HPF) et HP ESF (ex-EDS), puis de ses conséquences sur HP Centre de compétences France (HP CCF). Les discussions portent sur l'harmonisation du statut social des deux entités en ce qui concerne le temps de travail, la mutuelle, la prévoyance ou encore la participation.
Le scénario qui se dessine est une absorption de HP ESF par HPF. La future entité ayant pour activité principale la vente de produits, elle relèverait, au sens de l'Insee, de la convention collective de la métallurgie, mieux-disant que celle de Syntec régissant les SSII dont l'ex-EDS. Ce qui constituerait donc – sur le papier – un nivellement par le haut. Plus généralement, « le statut de HPF est plus favorable, à 98 %, à celui d'ESF », estime Michel Soumet, délégué syndical central CGT de HPF.
Sauf que la direction pourrait, selon la CGT, en profiter pour rogner sur les « jours choisis ». Ceux-ci constituent un acquis social de longue date, antérieure à la loi des 35 heures. Comme leur nom l'indique, elles permettent aux non-cadres et aux cadres en mode horaire de prendre un jour par mois à leur convenance. « Ces jours sont la contrepartie d’un temps de travail quotidien plus important, il s’agit donc d’une mesure d’aménagement du temps de travail et non à proprement parler de réduction de celui-ci. »
Quatre jours intégrés en salaire équivalent à une augmentation de 2 %
A l'occasion des négociations sur la fusion, la direction propose de supprimer huit de ces jours choisis, en en convertissant quatre sous forme de salaire – ce qui correspondrait à une augmentation d’environ 2 % –, et en ramenant le temps de travail quotidien de 7h45 à 7h24.
Pour la CGT, le compte n'y est pas. « Etre augmenté de 2 % ne sert à rien si on ne l'est plus les années suivantes », juge Michel Soumet. « Nous voulons des garanties pour que cette population composée avant tout de bas salaires bénéficient à l'avenir de la même progression de rémunération que l'ensemble du groupe. »
Quant à la réduction du temps de travail quotidien, Myriam Martinet, déléguée syndicale CGT HP CCF, est sceptique. Elle voit mal les quelque 500 salariés concernés par cette proposition cesser le travail à la fin d'une journée de 7h24. « Ils ne comptent pas leurs heures et se comportent comme leurs collègues en forfait jour. Les jours choisis constituent une juste contrepartie à ces heures supplémentaires effectuées gratuitement. »
Pour se mettre d'accord, deux autres réunions avec les syndicats sont prévues ce mercredi 19 janvier et le 24 janvier, pour une possible fusion à la fin du premier semestre 2011. La CGT entend aussi profiter de ces négociations pour évoquer la multiplication des filiales en France, dont les statuts sociaux sont moins avantageux.
Il s'agit notamment de l'entité créée à l'occasion de l'externalisation de l'informatique d'Alcatel Lucent auprès de HP (200 salariés), mais aussi de CDS pour l'activité de maintenance (90 salariés), ou de la filiale de droit irlandais CRS (20 salariés), pour la partie financement. « Cet éclatement doit être stoppé afin que tous les salariés de HP se retrouvent sous le même toit », estime Michel Soumet.
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