Gagner la bataille de l'intelligence logicielle communicante

Coincée entre Amérique et Asie, l'Europe a-t-elle encore les ressources pour exister ? Si l'on se penche sur l'édition de logiciels, on voit que le Vieux Continent a su, à travers certains de ses champions, réussir par l'innovation : SAP a inventé les PGI ; Dassault Systèmes a révolutionné la conception industrielle ; Sage a innové dans des modèles d'accès aux marchés des PME ; et bien d'autres pourraient encore être cités. Nul doute que ces firmes sauront évoluer vers les nouvelles formes de distribution. Il est également de bon ton de s'interroger sur le modèle économique des SSII, que certains n'hésitent pas à juger à bout de souffle. À côté de quelques grands champions, qui sont devenus internationaux tout en conservant l'essentiel de leurs valeurs fondamentales (Capgemini, T-Systems, Logica CMG-Unilog, Atos-Origin), l'Europe a généré un tissu très dense d'entreprises de services. Ce tissu va devoir s'assainir, certes. Mais la plupart des leaders ont su garder une excellente dynamique intrinsèque (pour preuve, le retour offensif de Capgemini après quatre ans de galère). Ils vont devoir démontrer leur capacité à réorienter leur stratégie, et pas seulement leurs outils de production, selon les ouvertures et occasions qui se dessinent sur le marché. En particulier, ils se doivent de participer à la bataille de l'intelligence logicielle communicante et de la gagner. Pour nos champions européens, il n'y a pas de fatalité : volonté stratégique, nouvelle génération de managers et liberté d'entreprendre seront les éléments clés de la pérennité et des succès industriels.Quant aux entreprises utilisatrices, nombre d'entre elles ont compris que l'économie des systèmes d'information ne pouvait s'épargner le recours à de nouveaux investissements technologiques, les architectures orientées services ou l'open source, par exemple, ou sans la mise en ?"uvre de nouveaux modes d'organisation des systèmes d'information, telle l'urbanisation. L'intégration croissante des processus d'entreprise dans les systèmes d'information paraît une piste prometteuse pour optimiser et flexibiliser le fonctionnement des entreprises. Cela facilitera l'émergence de nouveaux services, en accélérant notamment les besoins en conseil.

Supermarché : Allemagne : Metro invente l'entrepôt du XXI^e siècle

' Je suis heureuse d'inaugurer ce lieu innovant. Désormais, le shopping sera vraiment excitant. ' Le 28 avril 2003, la petite ville de Rheinberg, près de Düsseldorf, accueille le top-modèle Claudia Schiffer. Si le groupe Metro a fait venir l'enfant du pays, ce n'est pas pour inaugurer un supermarché quelconque, mais le Future Store, un laboratoire grandeur nature unique au monde.

Depuis maintenant trois ans, des techniciens y testent en conditions réelles des chariots électroniques, des supports d'information multimédia, des balances et étagères ' intelligentes ', ou des caisses en libre-service. Ce laboratoire sert aussi de fer de lance à un programme de traçabilité RFID, pour lequel Metro a mobilisé plusieurs dizaines de fournisseurs, ses entrepôts et ses points de vente. De fait, le distributeur allemand se révèle le plus avancé d'Europe continentale dans l'expérimentation et le déploiement technologiques. Face aux initiatives de Wal-Mart et Marks & Spencer, il aligne une cinquantaine de partenaires technologiques et un centre de tests hébergeant ECPglobal, l'organisation internationale de standardisation du ' réseau des objets '.

Gourou incontesté de la RFID, le docteur Gerd Wolfram dirige le projet Future Store Initiative et la SSII interne du groupe. Il a largement contribué à l'image de modernité de Metro, premier distributeur à avoir exposé au Cebit (sur 2 800 mètres carrés !). A cette occasion, la chancelière allemande et la commissaire européenne en charge de la société de l'information et des médias ont relayé le distributeur dans sa promotion de la RFID, un enjeu prioritaire pour l'Union européenne.

Maranello : Italie : Ferrari se vaccine contre le flop à coup de téraflops

La Toscane n'est pas loin. Le triangle d'or non plus. D'un côté, Florence, la capitale de la Renaissance. De l'autre, Parme et ses produits du terroir. Au milieu, un drôle de petit village accroché à la montagne. Il faut s'y rendre en voiture... de préférence rouge feu et à moteur V12. Son nom : Maranello, lieu de pèlerinage de tous les passionnés de Ferrari et de course automobile.

Dans cette petite bourgade de 6 000 habitants ?" dont le tiers travaille chez Ferrari ?" sont construites les magnifiques 612 Scaglietti, les exubérantes F430 Challenge, de même que toutes les Formules 1 championnes du monde. Depuis cinquante ans, Maranello symbolise Ferrari. On y retrouve les usines, la gestion sportive, un circuit pour les essais, mais aussi un des plus puissants supercalculateurs privés au monde : plusieurs centaines de n?"uds Opteron double c?"ur sous Linux.

Même dans ce milieu d'orfèvres, où l'on fabrique des voitures à la main, l'informatique devient omniprésente. Ce n'est plus un secret. Pour gagner des courses de F1, il faut développer une excellente informatique, et pas seulement pour la conception assistée par ordinateur (CAO). La puissance des moteurs, le poids et le châssis étant réglementés, il ne reste que les pneus et l'aérodynamique pour gagner du temps. Or, dans le développement d'une F1, ce sont les variables les plus difficiles à contrôler, car elles demandent des calculs pointus en dynamique des fluides. D'où l'intérêt de posséder un supercalculateur classé parmi les quinze plus puissants du monde. Ferrari parvient ainsi à effectuer des simulations extrêmement complexes : interaction des pneus, effets de nouvelles pièces, évolution de l'aérodynamique en fonction des conditions de course, etc. Le tout sans avoir à mettre la voiture sur un circuit.

L'informatique intervient aussi lors de la course. A chaque fois que la voiture passe la ligne de chronométrage, des mégaoctets de données sont transmis sans fil aux ordinateurs situés dans les stands. Et envoyés en parallèle, par internet, au supercalculateur de Maranello afin d'effectuer des calculs encore plus complexes. Une fois reçus en retour, les résultats servent à prévenir un problème mécanique ou à modifier instantanément la stratégie de changement de pneus ou d'essence. C'est comme cela que, lors du Grand Prix d'Europe au Nürburgring, Michael Schumacher a pu gérer sa voiture, retarder son ravitaillement de quelques tours et ressortir loin devant la Renault F1 de Fernando Alonso.

On notera que le supercalculateur de Maranello a été inauguré en octobre dernier, juste à la fin d'une saison 2005 catastrophique, remportée haut la main par Renault. Si aujourd'hui Ferrari revient au niveau des meilleurs et conserve ses chances au championnat du monde, c'est certainement grâce à plusieurs téraflops de puissance de calcul.

Programør : Danemark : le pays où les biologistes se recyclent en informaticiens

Isabelle Cézanne n'y croyait plus... Installée au Danemark depuis trente ans, cette ingénieur biologiste a décroché son premier CDI à 48 ans. Comment ? En devenant informaticienne grâce aux programmes de recyclage proposés par le gouvernement.

Tous les matins, elle enfourche son vélo. Seize kilomètres aller, et seize retour. Hiver comme été, qu'il gèle ou qu'il vente, la règle est immuable : après cinquante minutes de piste cyclable, elle arrive à Ballerup, en banlieue ouest de Copenhague. Elle travaille au siège de Topdanmark, deuxième groupe d'assurance du pays, exclusivement danois, composé de 2 300 salariés. Après une bonne douche, elle rejoint le plateau de 4 000 mètres carrés où officient les 150 informaticiens du département développement. Il est approximativement 7 h 30. Elle allume son ordinateur, et le système de pointage d'horaire variable s'affiche à l'écran. La journée de travail d'Isabelle Cézanne, 53 ans, ' programør ' Lotus Notes, commence. ' Ce métier ne me lasse pas. En fait, il m'amuse. ' Embauchée voici cinq ans, elle n'y croyait plus : c'est la première fois qu'elle occupe si longtemps un poste. Sa carrière informatique n'a débuté que récemment, après une reconversion complète. Une réorientation que cette Parisienne d'origine doit au gouvernement de son pays d'adoption.

Arrivée dans la capitale danoise en 1976 à l'âge de 23 ans, elle n'en est plus jamais partie. Après six années d'études et un diplôme de ' Kandidat i biologi ' brillamment obtenu à l'université de Copenhague, elle enchaîne périodes de chômage et petits contrats à durée déterminée, jusqu'en 1997. ' L'Etat a alors proposé à tous les chômeurs âgés de plus de 40 ans et de formation universitaire ou ingénieur de se recycler dans les technologies de l'information. ' Après six mois de formation sur le logiciel Lotus Notes, elle trouve immédiatement un travail. Surprise : c'est le Rigshospitalet, l'hôpital central de la ville où elle exerçait comme laborantine biologiste intérimaire, qui l'embauche. Deux années plus tard, en 2001, le service informatique étant menacé d'externalisation (depuis, ce projet a été abandonné), la jeune informaticienne répond à quelques offres sur internet. C'est la ruée : ' Pour la première fois de ma vie, j'ai eu plusieurs propositions fermes ! ' Plutôt que le service, elle opte pour le confort et le salaire. ' Un grand groupe d'assurance, une paie confortable, des possibilités de carrière... '

Il est 16 h 30. Après neuf heures de travail, pause déjeuner incluse, Isabelle Cézanne déconnecte son poste de travail et ferme son système de pointage horaire. Elle a déjà effectué une bonne partie de ses 37 h 11 mn hebdomadaires. Vendredi, elle pourra prendre une journée pour rendre visite à des amis habitant au bord de la mer. Elle s'y rendra à vélo.

Liturgie : Espagne : le calcul a son lieu de culte en Catalogne

Qui songerait un seul instant à séjourner à Barcelone sans entrer dans la fantasque et inachevée cathédrale Sagrada Familia, née des rêves d'Antonio Gaudi... Or, pour les férus de technologie, il existe dans la capitale catalane un autre lieu de culte à visiter absolument. Là, point de prières, mais les discussions animées d'une équipe de chercheurs spécialisés en calcul haute performance. Dans cette ancienne chapelle ?" désacralisée depuis bien longtemps ?", trône l'un des plus puissants supercalculateurs du monde. Pour ne rien gâcher, et ne fâcher ni les Catalans, ni les Castillans, ses créateurs l'ont appelé MareNostrum, d'après le nom latin de la mer Méditerranée.

MareNostrum est un vrai géant, aux mensurations impressionnantes. A l'aune du sacro-saint top 500 des plus puissantes machines du monde, ce cluster Linux se classe huitième, et premier pour l'Europe. Il exploite 4 812 Power PC 970FX2 à 2,2 GHz d'IBM (en réalité, 2 406 double c?"ur), 9,6 téraoctets de mémoire et 236 téraoctets de capacité de stockage. Il suffit pourtant de quinze minutes pour démarrer un tel colosse... La cage vitrée qui protège l'ensemble a nécessité 19 tonnes de verre et 26 d'acier. Mais le MareNostrum n'occupe que 120 m² au c?"ur de cette chapelle de la tour Girona. Dans le fond de la chapelle, une dernière armoire, un peu isolée, recèle un petit trésor. Deux lames comptant chacune deux processeurs Cell. Le MareNostrum figure en effet parmi les lieux de tests d'IBM pour Linux sur Cell, la puce conçue par Big Blue, Sony et Toshiba pour la prochaine Playstation.

Une puissance record de 42 téraflops

Mais pourquoi diable avoir choisi une chapelle pour héberger ce monstre de technologie moderne ? Quand on pose la question au docteur Juan José Porta, responsable en technologies deep computing et plates-formes e-science au laboratoire d'IBM de Boeblingen, qui s'est occupé du projet, il répond, un large sourire aux lèvres : ' Il est difficile pour un supercalculateur de rester sur le devant de la scène parce qu'il est l'un des plus puissants du monde. D'autres lui passeront forcément devant. En revanche, combien sont installés dans une chapelle ? ' Juan José Porta tient néanmoins à rappeler que son bébé atteint tout de même la puissance record de 42 téraflops... Et ne peut s'empêcher de faire référence à un ouvrage culte chez les fanatiques du logiciel libre : le Hitchhiker's Guide to The Galaxy (' guide du voyageur galactique '). Dans ce livre délirant de science-fiction, après sept millions et demi d'années de calcul, un super-ordinateur trouve ' la ' réponse ultime à la vie, à l'univers et à tout. ' Et la réponse est... 42. '

Wimax : Ukraine, Serbie... à l'Est, un internet sans fil à la patte

Si, en France et en Europe occidentale, les questions réglementaires et d'obtention de licences retardent les grands déploiements de réseaux sans fil Wimax (Worldwide Interoperability for Microwave Access), les pays de l'Est, en revanche, ne s'encombrent pas de détails. Ne bénéficiant pas d'une infrastructure en cuivre performante, base essentielle d'un déploiement massif des technologies et services DSL, ils se convertissent tous au sans-fil, et plus particulièrement au Wimax. En Ukraine, l'opérateur Pan Wireless (joint-venture de l'opérateur Pan Telecom et de l'intégrateur britannique Networks by Wireless) a commencé à déployer des stations de base Wimax du constructeur Aperto. Ce déploiement est réalisé dans la bande des 5 GHz, que l'Ukraine envisage de libérer prochainement pour des applications commerciales. Et en Serbie, Beotel-Net (filiale de Telefonija) a déployé un réseau qui couvre l'intégralité de la ville de Belgrade. L'opérateur serbe a opté pour un déploiement dans la bande plus fréquemment utilisée des 3,5 GHz. Ici, pas de bataille de licences à coups de millions d'euros. Le pragmatisme demeure. Un exemple pour l'Europe de l'Ouest ?

Schocking : Grande-Bretagne : Liverpool dialogue en privé avec ses citoyens

Liverpool en a marre de traîner une mauvaise réputation. La patrie des Beatles est devenue synonyme de hooliganisme et de ' mauvais traitement à citoyens '. En fait, la ville ne supporte plus de figurer à l'antépénultième place sur la liste des agglomérations britanniques en termes de bonnes relations avec les citoyens. Au début 2000, elle a pris le taureau par les cornes et s'est lancée dans un vaste chantier de réaménagement des services de renseignements administratifs. Première étape : la création de Liverpool Direct, une coentreprise bâtie avec l'opérateur BT et détenue à 80 % par ce dernier.

Grâce au nouveau centre d'appel disponible 24 h/24 et 7 j/7, le conseil municipal de la cité anglaise projette de traiter près de 80 % de ses contacts avec le public. Ce centre prend essentiellement en compte les demandes de niveau 1 et renvoie les requêtes les plus pointues vers les services concernés. Tout ce qui touche aux admissions scolaires, aux renseignements sur le service de funérailles, aux enlèvements de véhicules, aux services de voisinage ou encore aux événements culturels, se trouve ainsi traité à un seul endroit. Le citoyen n'a plus besoin de chercher les numéros de téléphone des différents services. Enfin, Liverpool Direct a mis en place un nouveau site de transaction web, qui autorise le paiement des taxes locales et des amendes en ligne.

Une privatisation validée par les syndicats

Par ailleurs, afin d'accueillir les habitants qui ont besoin de se déplacer, l'entreprise a ouvert une dizaine d'agences de proximité ou de centres d'accueil aux couleurs vives. Tous ces centres sont dotés d'accès à internet gratuits pour envoyer courriels, SMS ou petites vidéos MMS. Il est intéressant de constater que les syndicats ont donné leur accord sans beaucoup de résistance à cette ' privatisation ' des relations entre Administration et citoyens. Le modèle a été copié, notamment à Issy-les-Moulineaux qui, en revanche, n'a pas externalisé le service.

Shopping : Harrods rénove son architecture

Dockers : Pays-Bas : des capteurs de mouvements dans les conteneurs

Avant que la RFID ne devienne une véritable alternative industrielle, plusieurs technologies de traçabilité poursuivent leur bonhomme de chemin. Et certaines sont parfois installées là où on les attendait un peu moins, dans des conteneurs, par exemple. Ainsi, 90 % des marchandises qui entrent sur le territoire américain arrivent dans l'un de ses immenses caissons métalliques, de la taille d'un wagon de train. A Rotterdam, premier port d'Europe, il s'en échange plus de 8 millions par an. Une quantité en croissance permanente. Or, selon IBM, seuls 2 % de ces conteneurs peuvent véritablement être contrôlés... Les Etats aimeraient pourtant surveiller les marchandises qui entrent sur leur territoire, et les entreprises ne pas se sentir totalement démunies entre l'embarquement et le débarquement de leurs produits. Big Blue a donc mis au point pour Maersk, l'un des principaux fournisseurs et transporteurs de conteneurs au monde, un boîtier aux multiples fonctions. Installé à l'intérieur de la porte du caisson, il comprend une Javacard et des capteurs (température, humidité, vibrations, etc.). Par ailleurs, il se trouve couplé avec un émetteur installé à l'extérieur. Si la température devient trop importante, le capteur idoine prévient le magasin qui attend sa cargaison de chocolat d'une probable détérioration.

Trois modes de communication sont disponibles. Le boîtier envoie l'information régulièrement par satellite. Mis en veille pour économiser son énergie, il peut être réveillé par un SMS via GPRS, ou un petit émetteur radio comme ceux que l'on trouve dans les clés de voiture. Enfin, il s'avère capable d'échanger en Zigbee (une norme cousine de Bluetooth) avec d'autres boîtiers. Les autorités et les propriétaires peuvent donc suivre les conteneurs, mais aussi s'informer de leur état. Si la porte est ouverte et une certaine distance parcourue dans le conteneur, un détecteur de mouvements envoie un signal au boîtier, qui relaie l'information. En deçà de la distance limite, pas d'alerte inutile.

Carosserie : République Tchèque : une PME des champs nourrie à la PLM

De longues routes sans fin. Des champs à perte de vue. Quelques paysannes à vélo, en fichu et tablier, dans les villages que nous traversons... Soudain, au détour d'une petite rue, comme posée entre un lac et de longs potagers, nous apparaît l'usine Kovovyroba Hoffmann. Isolée ? Pas tant que ça. Grâce à la mise en ?"uvre d'un vaste projet PLM (Product Lifecycle Management, ou gestion du cycle de vie des produits), cet équipementier automobile reste au contact des besoins de ses clients. Installée dans le petit bourg d'Ostrozska Nova Ves, elle représente l'exemple type de ces pans de l'industrie tchèque déployés hors des grandes villes. Mais cette PME des champs vit dans la modernité. Avec IBM, elle a mené à bien un projet de PLM fondé sur Catia V5 et Smarteam V5 de Dassault Systèmes. Ce sous-traitant reçoit les modèles 3D d'éléments de carrosserie conçus par ses clients, et fabrique les outils adaptés. Des manipulations complexes qui s'effectuent rarement en une seule fois. ' Entre le prototype et la série, le client nous demande beaucoup de modifications, précise Marek Hoffmann, directeur général. Il est essentiel que chacun possède la bonne donnée au bon moment. ' Sans une gestion de données techniques et un circuit de production adéquats, la qualité de réponse laissait à désirer. Aujourd'hui, dans le bureau d'étude tchèque avec vue sur la nature, le PLM donne ses premiers fruits.

Matière grise : Bulgarie : la tête chercheuse des Balkans

Dès que l'on parle économie, la réaction de la Bulgarie est la même. Elle affirme fonder sa compétitivité sur le développement des hautes technologies, et plus particulièrement sur l'informatique. Comme ailleurs, entreprises et gouvernement cherchent à attirer les investisseurs en commençant par rehausser le prestige de leurs universités. Il s'agit de stopper la fuite des cerveaux et d'afficher au grand jour des réalisations concrètes. Sans s'opposer aux nouveaux venus dans les sphères technologiques des logiciels, telles l'Inde et la Chine, la Bulgarie a les armes en mains pour trouver des débouchés favorisant la réalisation de projets internationaux. A l'image du système de surveillance vidéo mis en place dans le métro de Sofia : il sollicite toute une panoplie de technologies innovantes, autour d'images de haute définition, de systèmes de stockage haute disponibilité et de réseaux à large bande. La capitale bulgare s'est pour cela attaché les services de l'intégrateur belge Telindus. Ce projet s'insère dans un contrat global de 10 millions deuros sur deux ans, comprenant la fourniture de systèmes pour le centre-ville, les écoles et le nouvel aéroport de Sofia.