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La branche sécurité du conglomérat américain rachète la participation de TF1 dans VisioWave, entreprise leader du marché de la vidéosurveillance sur IP, pour renforcer son offre dans un secteur d'activité en pleine effervescence sur toute la planète.
Après cinq ans de présence à hauteur de 80 % dans le capital de VisioWave, la branche audio-visuelle du groupe Bouygues a cédé ses parts au géant américain General Electric. Fondée à Paris en 1996 par trois ingénieurs français spécialistes de la compression numérique, puis basée à Ecublens dans la banlieue de Lausanne, VisioWave a pleinement bénéficié de la proximité et d'un partenariat privilégié avec l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), vivier de compétences et centre de recherche de renommée internationale.
Des références dans les domaines critiques
En quelques années, VisioWave s'est fait un nom dans le monde de la vidéosurveillance, en saisissant l'intérêt représenté par la vidéo numérique associée au protocole internet et au serveur informatique pour révolutionner un secteur d'activité encore centré sur la caméra analogique, le câble coaxial et le magnétoscope. Depuis, elle collectionne les références dans les domaines critiques que sont les réseaux de transport (RATP, SNCF, tramway de Bordeaux, métro de Lille, New York et Londres, et chemin de fer portugais et espagnol), les aéroports (Ottawa, Toronto et Zurich), les autoroutes et les zones urbaines (Bordeaux, Lyon, Metz et Nice). Pour gagner ces marchés, VisioWave s'allie en général avec de grands intégrateurs comme Thales, NextiraOne ou Amec Spie, qui utilisent ses solutions en association avec des produits tiers. La même technologie est aussi utilisée pour des applications comme les intranets multimédias, les systèmes de télévision d'entreprise, d'enseignement à distance ou de télémédecine.Les développements réalisés par VisioWave portent en premier lieu sur la compression. Partant de travaux menés sur les ondelettes (wavelets) au sein de l'EPFL, les fondateurs de l'entreprise ont affiné leur propre méthode de codage 3D temps réel, un procédé qu'ils estiment être le meilleur pour restituer un bon niveau de qualité d'image tout en occupant un espace restreint de stockage. Malgré la normalisation des ondelettes dans le standard JPeg 2000, VisioWave a décidé de contribuer aux travaux d'élaboration du standard MPeg-4/SVC (Scalable video coding)*, une extension du MPeg-4/AVC (ou MPeg-4 part 10 H. 264) qui apporte à ce dernier un gain de souplesse en termes d'adaptation qualitative et spatio-temporelle. Cette nouvelle norme, qui sera finalisée l'an prochain, optimisera l'intégration des terminaux portables dans les réseaux de surveillance.
Un rachat plutôt qu'une entrée en Bourse
Par ailleurs VisioWave a privilégié une architecture ouverte afin d'intégrer des compléments logiciels, dénommés ISA (Intelligent Security Applications), qui procurent une aide à l'exploitation du système de surveillance. Ainsi, les solutions de Blue Eye Video, une spin-off de l'Inria, repèrent et suivent une personne courant dans une foule et détectent un objet statique dans un hall de gare.Préféré à l'entrée en Bourse, le rachat par GE apporte à VisioWave les moyens de sa croissance, mais risque aussi de signifier sa disparition.* Le codage vidéo adaptatif s'appuie sur une technologie de compensation de mouvements par filtrage temporel, associée à un concept de hiérarchisation des trames P et B, le tout appliqué au MPeg-4/AVC.
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