Genèse de la transformation

L'entreprise est un corps vivant, qui s'adapte sans cesse à un environnement changeant. Les technologies d'information constituent évidemment un des leviers de cette transformation. Selon une étude de Capgemini
Consulting(**) qui a interrogé 125 patrons européens, il existe pourtant un fort hiatus chez les dirigeants entre l'envie d'opérer ce changement ?" elle titille 86 % d'entre eux ?" et la compétence qu'ils
estiment posséder en lamatière : 30 % seulement d'entre eux s'estiment aptes à cette mission. Comme les élans de modestie se révèlent plutôt rares chez les managers, penchons-nous sur ce problème.Première question : quelles sont les origines les plus fréquentes de ces grands programmes de transformation ? Réponse de Capgemini Consulting : l'accroissement de la compétition internationale (44 %), les
mouvements de consolidation (34 %) et la compétition accrue sur le marché domestique (34 %). Rien de bien neuf. Néanmoins, le profil de ces chantiers a légèrement changé. Très axés, pour ne pas dire focalisés, il y a quelques mois, sur la
réduction des coûts, ils s'orientent maintenant davantage vers les possibilités de croissance, notamment dans les pays émergents.Deuxième approche, plus méthodologique : quelle est la nature des projets de changement ? Le cabinet de conseil distingue deux grandes catégories. D'une part, des programmes de rupture, qui veulent aller vite, se
traduire dans des résultats à moins de deux ans ; exemple typique : une fusion?"acquisition, un outsourcing fort, voire un offshoring ; à un moindre degré, on peut ranger dans cette catégorie les restructurations ou les virages
stratégiques. D'autre part, des programmes d'optimisation. Soit sur la chaîne globale de valeur, soit sur l'amélioration transversale des performances. Et, bien sûr, c'est là qu'il faut classer tout ce qui concerne
la refonte du système d'information.Le résultat n'est pas à la hauteur des espérances mis dans tous ces grands projets de transformation. Près d'un patron sur deux estime que les objectifs initiaux n'ont pas été atteints, et quatre sur dix déclarent
peiner à faire accepter le projet par les collaborateurs. A la limite, les patrons pensent pouvoir convaincre plus facilement les actionnaires que les managers ! En fait, dans le détail, on s'aperçoit que c'est principalement le
dispositif d'accompagnement qui est jugé défaillant, plus que le processus lui-même : communication, formation, sensibilisation, autant d'étapes indispensables souvent sacrifiées, faute de temps et de ressources. D'où les
dommages collatéraux classiques, qui tournent en un cercle vicieux : dérapage des délais, donc des coûts, mécontentement, démobilisation, etc. Une fois de plus ce n'est pas l'outil ni la technique qui occupent le banc des accusés,
mais plutôt les relations humaines et la communication. Voilà au moins un chantier bien identifié !(*) Directeur de la rédaction de 01 DSI.(**)
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