George Hu, vice-président exécutif de Salesforce, décrypte les annonces de Dreamforce 2011

Rencontre avec celui qui est en charge de la plate-forme, du marketing et des opérations de Salesforce. Il détaille les annonces réalisées ces trois derniers jours sur la conférence Dreamforce.

Alors que la conférence annuelle de Salesforce s'achève aujourd'hui à San Francisco, 01net Entreprises a rencontré George Hu, vice-président exécutif de l'éditeur. En charge de la plate-forme, du marketing et des opérations du numéro un mondial du Saas (Software as a Service), il revient sur les annonces réalisées tout au long des trois derniers jours, tant sur le volet médias sociaux que sur celui des plates-formes de développement et la mobilité.
Le Social Customer Profile apparaît désormais comme la pierre angulaire du CRM Salesforce. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Au cœur du CRM traditionnel, nous connaissions la vue 360° du client. La réalité d’aujourd’hui, c'est que les consommateurs passent de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux. Fournissant ainsi une quantité considérable de données relatives à leurs désirs, notamment. La question est maintenant de savoir comment capturer toutes ces informations et en faire un avantage compétitif en B to C, mais aussi en B to B to C.
Par exemple, Toyota, considéré comme une entreprise B to C, fonctionne en réalité sur un modèle B to B to C, car il a une relation très limitée avec les clients, qui achètent leur voiture chez le distributeur. Son problème, c’est de bâtir une relation directe avec ces consommateurs. La publicité est un moyen d’y parvenir, mais sans lien one-to-one. Les médias sociaux permettent de recréer ce type de lien, car le marketing peut être fait d'une façon très personnalisée.
Comment constituer ces profils unifiés à partir des informations provenant de multiples sources sur le web ?
Sur Salesforce.com, nous intégrons toutes les données, et toutes nos technologies, sur une base commune, Database.com. Notre solution Radian6 collecte les informations dans le cloud, sur les réseaux sociaux, puis les placent dans Database.com. Toute l’information disponible est donc réunie en une seule base de données. Vous pouvez ensuite la manipuler, et l'analyser. Pour unifier cette donnée et créer une base de contacts, entre en jeu notre offre Data.com. Actuellement, nous avons 30 millions de contacts dans ce service, et ce nombre grossit rapidement. Pour faire correspondre les données à une identité, Data.com est notre stratégie.

En l’orientant vers les clients, le rôle de Chatter semble évoluer, alors qu'il était plutôt présenté comme un outil de collaboration et de productivité à son lancement…
Chatter, la couche sociale de notre offre, fait partie de l’ensemble de nos applications. Il est au cœur de notre stratégie, et celle-ci n’a pas fondamentalement évoluée. Nous avions notre vision. Quand nous avons introduit Chatter, beaucoup de nos clients ont eu du mal à comprendre de quoi il s’agissait réellement. Aujourd’hui nous avons 100 000 utilisateurs et la vaste majorité de nos clients l’adoptent.
Vous venez de dévoiler une interface HTML5 pour les tablettes. Or vous avez déjà des applications natives à votre catalogue. Quelle est votre stratégie mobile ?

Il y a dix ans, Salesforce a choisi de développer uniquement du code HTML pour le navigateur : un seul stack pour un seul client. La mobilité est venue changer cela, car les gens préfèrent des applications natives pour leur smartphone. Résultat, on se retrouve aujourd’hui à devoir gérer de multiples versions d’Android, de multiples form factors. C’est devenu un problème pour les entreprises.
HTML5 est le dénominateur commun qui va nous permettre de revenir à une seule plate-forme, notre credo initial. Les entreprises pourront continuer à créer des applications, notre stratégie sera de leur offrir Database.com comme solution, une base de données dans le cloud et un framework pour leur permettre de créer leurs propres applications HTML5.
Autre annonce majeure de Dreamforce 2011 : DRO, Data Residency Option. Faut-il y voir une première entorse à votre slogan « No Software » ?
Non, l’objectif de DRO est de donner le choix au marché. C’est une solution pour les clients qui ont des réticences à placer toutes leurs données dans le cloud, ou pour ceux que la politique interne de sécurité empêche de sortir leurs informations de leur datacenter. Avec DRO, celles-ci sont stockées sur Salesforce, mais, pour certains champs, ils peuvent choisir de les stocker d’une manière qui nous empêche de pouvoir les lire. Ce n’est donc pas fondamentalement une inflexion de notre stratégie.
En vérité, seule une petite partie de nos clients choisissent ce type de solution. Par contre, c'est un bon outil pour faire avec les contraintes de certaines entreprises.
Dernière annonce, Heroku for Java. Quel va être son rôle dans votre catalogue d'offres, notamment Force.com ?
Force.com est notre solution pour créer des applications s’appuyant sur une base de données. Nous allons continuer dans cette voie. Pour bâtir un site web ou créer des pages Facebook, vous n’avez pas besoin de processus intégrés, d’analytique, d’intégration de données ; vous voulez une solution qui se déploie rapidement, qui monte bien en charge et sur des technologies bien connues des développeurs, Ruby et Java.
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