Gérald Karsenti (PDG HP France) : «Nous privilégions la scission à la revente de l'activité PC»

L’objectif est de la rendre plus efficace et plus réactive. Mais pour WebOS, l’avenir est toujours aussi incertain. Entretien avec le PDG de la filiale française.
L’annonce d’HP sur ses changements stratégiques a suscité nombre d’interrogations. Gérald Karsenti, le PDG de la filiale française, a souhaité rencontrer la rédaction pour clarifier la situation. L’opération n’est convaincante qu’à moitié : il reste encore beaucoup de flou, notamment sur l’avenir de WebOS.
Personne n’a vraiment compris ce que vous voulez faire avec votre division PC. Que va-t-il se passer avec cette activité ?
Gérald Karsenti : Il y a trois options, cession, spin off ou statu quo. Nous privilégions le scénario d’un spin off, c’est-à-dire la scission en sociétés séparées. C’est notre solution préférée car elle permettra de trouver le business model pour la croissance de ce marché qui est extrêmement dynamique et où il ne faut pas se tromper. L’objectif est de gagner en vélocité, de retrouver un esprit start up.
Et ce n’est pas possible au sein de la maison HP ?
Nous sommes le numéro un de l’informatique. Mais le marché se sépare en deux blocs importants : celui des solutions d’infrastructure et de services ; et celui de la présentation de l’information et des utilisateurs, consommateurs ou salariés. On s’est aperçu que ce deuxième marché nécessite un business model bien approprié. Il faut de la vitesse et capter les vagues. Sinon on reste sur la plage. Actuellement, nous sommes sur la bonne vague, mais si nous voulons le rester, il faut se doter des structures adéquates, avec un management et des moyens dédiés.
Le portefeuille de produits et services d’HP est très dense. Chaque responsable de ligne de produit – software, services, infrastructure, PC, etc. – réclame toujours plus de ressources. Mais celles-ci sont limitées et il faut nécessairement faire des arbitrages sur les opportunités de développement au moment où elles se présentent. Or, un mauvais arbitrage sur le marché des PC peut coûter cher, car c’est un marché qui va très vite. On se retrouve alors sur le sable.
Vous dites que le spin off est votre scénario privilégié. Mais quand saura-t-on que c'est le scénario retenu ? Dans un communiqué, il est question de douze à dix-huit mois?
On se donne jusqu’à fin décembre pour confirmer le scénario d’un spin off. La période de douze à dix-huit mois correspond au temps qu’il nous faudra pour monter cette activité en société indépendante. C’est le délai habituel. Mais je n’ai aucune idée sur les détails du modèle final, s’il comportera ou non la marque HP.
Une autre zone floue est WebOS. Vous avez annoncé l'arrêt des terminaux WebOS et maintenant vous décidez de refabriquer une série de tablettes pour l'Amérique du Nord. Ce n'est pas très clair...
Il faut séparer tablette et OS. Quand on a lancé la tablette, nous avons voulu tester le marché. Mais, soyons honnêtes, on était en retard sur les autres. Les investissements à faire sont monumentaux, au niveau du développement comme de l’image. Leo Apotheker a tranché sur la question. En revanche, on n’a jamais dit que WebOS était arrêté. Technologiquement, ce logiciel est un superbe produit. Les développeurs en parlent comme d'une pépite.
Une pépite dont, finalement, personne ne veut. Qu'allez-vous faire de ce logiciel ?
Nous allons voir comment optimiser son utilisation. Plusieurs scénarios sont étudiés. Je n’en connais pas la teneur, mais je pense qu’on nous réserve de belles choses.
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