Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
François Mignot, responsable SI de site chez Sanofi-Aventis. Il y a quatre ans, François Mignot, qui avait 29 ans à l'époque, se lance un défi en prenant les commandes de l'informatique de l'usine dijonnaise de production de médicaments du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis.
Depuis fin 2006, cet ingénieur pilote l'informatique de l'usine Sanofi-Aventis de Dijon-Quétigny. Particularité de ce site de production de médicaments : il fonctionne 24 h/24. Son expérience professionnelle ne le prédestinait pourtant pas à ce poste, lui qui a débuté dans le secteur des services en développant des applications de banque en ligne. “ Après avoir exercé les fonctions de responsable qualité, puis de chef de projet chez Sanofi-Aventis, je recherchais un poste de management opérationnel dans une filiale ou dans une entité. Je souhaitais prendre la responsabilité d'un service ”, précise-t-il.Une opportunité s'offre à l'usine de Quétigny : il la saisit. En progressant dans la filière management, ses nouvelles fonctions le font entrer dans un monde nouveau, celui de l'informatique industrielle. De leur côté, ses responsables ? hiérarchique (le directeur technique de l'usine) et fonctionnel (le DSI de la division Pharma Solides, des affaires industrielles de Sanofi-Aventis, qui avait auparavant exercé les mêmes fonctions) ? font le pari d'embaucher pour ce poste un profil susceptible de leur apporter une vision nouvelle des systèmes d'information, moins technique et plus orientée métier.François Mignot avait déjà prouvé sa capacité d'adaptation en passant de l'univers des services dans le domaine bancaire à celui de l'informatique d'un groupe pharmaceutique. Ses supérieurs l'ont juste aidé à prendre ses marques. A charge pour lui de rafraîchir ses connaissances en matière d'infrastructures et de suivre quelques formations dispensées par des cadres internes en matière de management de proximité, de sécurité des systèmes d'information, et de bonnes pratiques de fabrication.
Une interface entre la technique et les besoins métier
Depuis quatre ans, il rencontre tous les jours son responsable hiérarchique, qui travaille à quelques bureaux du sien, et il rend au moins un rapport par mois à son responsable fonctionnel, avec lequel il planche sur la cohérence des système d'information et de l'organisation. Dirigeant une équipe de quatre personnes, il joue un rôle de traducteur et d'interface entre la technique et les besoins métier. Les trois quarts de son temps sont occupés par le bon fonctionnement des systèmes d'information, la gestion du service et le support des applications métier, en coordination avec les équipes centrales et le centre d'expertise en infrastructures du site de Bordeaux.Le quart restant est consacré aux projets. Il fait lui-même directement le lien avec les utilisateurs lorsqu'il s'agit d'un incident important sur l'outil de production. Il organise aussi régulièrement des réunions avec les directeurs métier du site. Et leur rappelle que son service “ n'a pas toujours la main au niveau local pour trouver l'ensemble des réponses aux questions des utilisateurs en cas d'incident ou de besoin d'évolutions ”. En effet, bien qu'il se soit engagé à résoudre 90 % des problèmes signalés par appel en moins de quatre heures, il n'assure, avec son équipe, qu'un support de premier et deuxième niveaux. En cas de besoin, des experts de troisième niveau installés à Bordeaux sont sollicités.
Une diversité des tâches enrichissante
Ce qui l'a séduit dans ce poste ? “ La taille humaine du site (450 personnes y travaillent) et la diversité des domaines fonctionnels et des tâches en matière de production ou de gestion des ressources humaines internes ou externes, sur le court et le long terme. ” Il a défini avec son management local un schéma directeur des systèmes d'information du site sur trois ans. Objectif : faire évoluer ces derniers en tenant compte du plan directeur de l'usine et de la stratégie de la DSI des affaires industrielles de l'entreprise.Sur le terrain, l'une des difficultés, explique-t-il, est “ qu'il faut toujours concilier l'orientation stratégique de la DSI des affaires industrielles avec les contraintes au quotidien et les besoins d'un site qui doit fonctionner 24 h/24, avec une organisation des équipes en 3 x 8 ”. Cependant, François Mignot semble avoir gagné son pari. En octobre dernier, il s'est vu confier la responsabilité de l'organisation et des méthodes industrielles de son usine en plus du pilotage des systèmes d'information. Son plan de carrière aujourd'hui ? “ Prendre la direction d'un centre de profit conséquent. Mais je n'ai pas encore choisi si ce serait une DSI ou un site industriel ”, indique-t-il.
Votre opinion