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Choisir le bon outil de gestion de contenu est une affaire de spécialiste et requiert un jugement équilibré entre contraintes techniques, couverture fonctionnelle, recherche de pérennité et maîtrise des coûts.
Les outils de gestion de contenu (CMS, en anglais pour Content Management System) représenteront 3,9 milliards de dollars de licences en 2008. A ces solutions propriétaires haut de gamme s'ajoutent les innombrables outils open source portés par leurs communautés. Au total, les entreprises disposent en 2007 de plus de 200 outils !Une diversité qui s'explique par une couverture fonctionnelle de plus en plus large : de simples gestionnaires de sites, ils sont devenus en quelques années de véritables plates-formes permettant de gérer des pages institutionnelles, de créer une boutique, de mettre en ligne un catalogue, de capitaliser le savoir, etc.“ Aujourd'hui, l'utilisation d'un CMS s'impose systématiquement. Par rapport à un développement spécifique, il apporte des fonctionnalités bien plus riches à un moindre coût, une plus grande fiabilité et de nouvelles versions sans effort ”, explique Patrice Bertrand, directeur général de Smile, un spécialiste de la gestion de contenu.“ Le nouvel enjeu n'est pas tant de se décider pour ou contre un CMS mais bien de choisir celui qui saura à la fois s'intégrer à l'existant, répondre au besoin exprimé à un moment donné et évoluer dans le temps ”, confirme Jérémy Chatard, directeur technique de l'agence Breek.Le choix de cet outil reste complexe car de nombreuses entreprises sont en phase de consolidation. “ Dans beaucoup de cas, il y a déjà un outil en place, qu'il s'agit de remplacer ”, précise Patrice Bertrand. Remplacer la solution existante en faisant mieux pour moins cher ? Attention au dérapage !
Des solutions dominées par l'open source
Les solutions d'entrée de gamme sont aujourd'hui plus performantes que les meilleures offres datant de 5 ou 6 ans. Par exemple, la capacité à étendre les fonctionnalités d'un site avec des plug-in et à personnaliser l'affichage par des “ templates ” graphiques conformes à XHTML 1.0 était un élément discriminant il y a encore quelques années. Aujourd'hui, ce sont des caractéristiques standards.Grâce à cette maturité technique, l'entreprise peut enfin donner plus de poids à des critères stratégiques comme la pérennité de la solution, son ouverture technique, sa facilité de maintenance et la maîtrise des coûts de possession. Dans ce contexte, les solutions open source s'imposent grâce à un rapport couverture fonctionnelle/coût imbattable.En effet, les communautés – soutenues ou non par un éditeur – ont eu plus de cinq ans pour finaliser leurs outils et développer des plug-in répondant aux besoins les plus courants. Ainsi, les communautés Joomla!, WordPress et Drupal offrent-elles chacune près de 1 500 extensions gratuites allant de modules de commerce en ligne à des galeries multimédias en passant par l'intégration de Google Maps ou de connecteurs LDAP.Le marché est particulièrement dynamique en environnement Lamp avec des outils leaders comme Typo3 ou eZ publish. Bien que quelques outils phares tels Jahia, Info-Glue ou Magnolia rencontrent un vrai succès, le monde J2EE reste moins actif. L'offre open source .NET est quasi inexistante avec quelques rares projets comme Rainbow ou mojoPortal. Les offres des éditeurs traditionnels restent donc incontournables quand la principale contrainte est l'intégration à une plate-forme Microsoft ou Java.“ Quant aux grands CMS comme Vignette, Documentum, Site Publisher ou TeamSite, leurs coûts de licence et surtout de mise en œuvre les limitent à de très grands projets d'infrastructure pour de grands groupes voulant intégrer sur une plate-forme commune gestion de contenu, GED, asset management, gestion de la connaissance… ”, complète Patrice Bertrand.
Exprimer clairement son besoin, bien dimensionner la solution
Quelle que soit la plate-forme, elle doit répondre aux besoins initiaux puis pouvoir les dépasser sans être pour autant surdimensionnée. Ce délicat équilibre est la clé de voûte de tout projet de gestion de contenu réussi. Il ne peut être atteint qu'en disposant d'une sérieuse analyse du besoin à court et moyen termes associée à des priorités claires (qualité, coût, délais). Sur cette base, il faudra choisir entre trois catégories d'outils.Les outils “ basiques ” comme WordPress suffisent à créer un site institutionnel standard, un blog, un site événementiel, etc. Leur mise en œuvre, simple et rapide, ne nécessite aucune connaissance technique. Les outils permettant d'étendre les types de contenu – Spip et Drupal par exemple – garantissent une vraie pérennité à l'entreprise en offrant une bonne souplesse éditoriale : les contributeurs ajouteront facilement aux pages institutionnelles initiales un catalogue de produits, des dossiers de presse, etc.Enfin, les outils reposant sur un framework constituent le choix idéal pour mettre en place une infrastructure Web. En plus des avantages que procurent les autres solutions, ils permettent de “ coller ” aux besoins fonctionnels tout en restant dans un cadre structuré et pérenne. C'est le cas notamment d'eZ publish, de Drupal et de Joomla!. Mais ces solutions complexes sont plus risquées et plus coûteuses à mettre en œuvre.
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