Gestion de la chaîne logistique : la fin des désillusions
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La maturité des logiciels et celle des utilisateurs et des intégrateurs expliquent le retour en grâce de la gestion de la chaîne logistique. Les ventes de logiciels redémarrent.
Après le coup de semonce de 2002, le marché mondial de la planification de la chaîne logistique repart à la hausse. Certes, ce n'est pas Byzance ?" Gartner l'estime à 2 % en 2003 ?", mais c'est déjà remarquable comparé à la baisse de 28 % de 2002. Celle-ci faisait suite aux années 2000 et 2001 marquées par quelques ratages retentissants.Les six premiers mois de l'année 2004 confirment cette sortie de crise. Même si l'on pressent déjà qu'elle ne profitera pas à tous les éditeurs. Une fois encore, les vendeurs de progiciels de gestion intégrés semblent les mieux placés.
SAP profite de sa base installée
En France, le retour en grâce de la chaîne logistique n'est cependant pas aussi manifeste. L'attentisme prévaut toujours dans les entreprises, mais les intégrateurs notent la réapparition de projets que l'on n'avait plus vus depuis 2002. Vincent Baille, responsable de la ligne business logistique chez Unilog Management, l'explique par l'évolution des connaissances et des logiciels. ' Les offres sont plus mûres, et les équipes logistiques mieux formées. 'Ce que confirme Norbert Cohen, de PEA Consulting. Les utilisateurs ont pris conscience que le déploiement d'un outil de gestion de la chaîne logistique est d'abord un projet d'organisation avant d'être un enjeu technologique. La division par deux du prix des progiciels explique aussi ce regain d'intérêt.En France comme ailleurs, la reprise profite d'abord à SAP. ' APO prend des parts de marché, mais les spécialistes résistent bien ', relativise néanmoins Vincent Baille. Car si les spécialistes ont optimisé leurs progiciels, APO nécessite encore une infrastructure lourde.En revanche, sur le plan fonctionnel, le module de SAP n'a plus rien à envier à un i2. L'éditeur allemand a d'autres atouts dans sa manche : une base installée, sans équivalent chez ses concurrents, et une force de frappe qu'il peut réorienter vers des marchés plus porteurs que celui du PGI. Et, comme souvent les projets de planification prolongent la mise en place d'un PGI, il devient un interlocuteur incontournable pour les entreprises. ' Si l'entreprise veut réaliser des gains significatifs avec R3, estime d'ailleurs Norbert Cohen, il lui faut investir dans APO plutôt que dans les solutions de spécialistes. ' Pas étonnant dans ce cas que le cabinet d'analyses AMR Research estime que SAP devrait rattraper i2 dès 2004. L'éditeur allemand s'arrogera ainsi la première place, non seulement dans la planification, mais aussi dans l'exécution.