Gilles Kahn nous quitte
Président-directeur général de l'Inria depuis mai 2004, Gilles Kahn est décédé le 9 février dernier. Ce polytechnicien (promotion 1964) décide de poursuivre ses études, de 1968 à 1971, à l'université de Stanford, aux Etats-Unis. Au cours de sa carrière, il effectuera plusieurs séjours de recherche à l'étranger.En particulier, à l'université d'Edimbourg, au Royaume-Uni, en 1975 et 1976, où il contribue à l'élaboration d'une importante théorie des domaines de calcul concrets.En France, sa carrière débute au Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Il intègre ensuite l'Inria, à Rocquencourt, en 1976, en tant que responsable d'un projet consacré au développement d'environnements de programmation. Il participe à la création, en 1983, de l'unité de recherche de Sophia-Antipolis. C'est là que Gilles Kahn développe la théorie de la ' sémantique naturelle ', qui établit les principes de la manipulation d'un programme et ouvre la voie au développement d'environnements de programmation. Dix ans plus tard, en 1993, il rejoint la direction générale de l'Inria, dont il devient le directeur scientifique, puis le président en 2004.Homme du savoir, ses fonctions dans l'administration de la recherche ne l'ont pas empêché de mener une véritable carrière scientifique. Il est l'auteur de nombreux travaux sur les environnements de programmation, le parallélisme, la sémantique des langages de programmation ou encore les environnements de preuves sur ordinateurs. En 1997, il est le premier membre élu à l'Académie des sciences en tant que chercheur informatique. Mais c'est très jeune, en 1971, qu'il a établi un cadre conceptuel pour le calcul distribué asynchrone. Et donné son nom à sa découverte, les ' réseaux de Kahn ', qui participeront aux premières ébauches du système dexploitation Unix.
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