Google a profité du Google Developer Day 2007 qui se tient aujourd'hui, jeudi 31 mai, simultanément dans dix grandes villes dont Paris, Londres, Madrid et Hambourg, pour lancer la version bêta d'un logiciel
open source très prometteur baptisé
Google Gears. Celui-là permet de continuer à utiliser des applications Web comme Gmail ou Google Agenda en mode hors ligne, c'est-à-dire sans accès au réseau Internet.Très léger (moins de 1 Mo sur le disque dur), Google Gears est un plug-in qui s'installe dans le navigateur Internet de l'ordinateur. Il contient une bibliothèque de fonctions API Javascript et une base de
données relationnelle SQLite, deux composantes sur lesquelles les applications Web vont pouvoir s'appuyer quand le réseau n'est pas accessible.
Testé avec Google Reader
La base permet de stocker les données piochées en ligne. Lorsqu'un utilisateur bascule en mode déconnecté (parce que le réseau est en panne ou lors d'un déplacement), l'application Web utilise ces données pour
continuer à travailler. Lorsque le réseau revient, les données modifiées sont synchronisées avec celles qui sont enregistrées sur le serveur Web. Attention, il faut impérativement que les développeurs aient pris soin de modifier leurs
applications pour que ces mécanismes puissent entrer en jeu.La firme de Mountain View a ainsi adapté son lecteur de flux RSS Google Reader et propose aux internautes de l'utiliser pour tester sa technologie. Après l'installation de Google Gears, les 2 000 en-têtes de
news les plus récents sont chargés sur le disque dur de l'utilisateur. En mode
off line, seuls ces en-têtes peuvent être lus, mais toutes les fonctions (création et rangement dans des catégories,
ajout d'étoiles pour les articles intéressants, etc.) sont opérationnelles. Dès que la connexion réseau revient, tous les changements sont mis à jour sur les serveurs de Google.Pour l'instant, seuls Internet Explorer et Firefox (à partir respectivement des versions 6 et 1.5) sont supportés, mais d'autres développements sont en cours pour les principaux navigateurs disponibles sur Windows, Linux
et Mac OS X. L'idée est de favoriser le développement d'applications Web utilisables alternativement en mode connecté et en mode déconnecté sur un maximum de plates-formes.Google a déjà reçu le soutien d'Adobe, de Mozilla et d'Opera. Les spécifications de son nouveau logiciel seront ainsi intégrées dans
Apollo, le client riche d'Adobe, ce qui garantira la compatibilité entre les deux technologies.
Bientôt adapté aux applications Web de Google
Google compte aussi beaucoup sur la communauté de développeurs
open source pour populariser sa technologie. L'entreprise devrait adapter la plupart de ses applications Web (Agenda, Bloc-notes, Docs and
Spreadsheets, etc.) afin qu'elles fonctionnent en mode
off line.' Cette technologie a un potentiel énorme mais elle devra évoluer. Le Javascript ne permet pas, par exemple, d'accéder aux systèmes de fichiers de l'ordinateur et les interfaces ont une ergonomie
moins aboutie que celle obtenue avec des technologies de client riche, comme celles proposées par Adobe (Apollo) ou Microsoft (Silverlight) ',
explique Jérémy Chatard, directeur technique de la SSII Breek, spécialisée dans le développement de sites Web.Selon lui, la technologie de Google est un pas intermédiaire décisif vers l'émergence de technologies de client riche standard qui permettront de transformer un navigateur Internet en véritable système d'exploitation
indépendant de toute plate-forme, une
tendance lourde aujourd'hui dans l'industrie du logiciel.
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