Google : résultats en hausse malgré des prix publicitaires à la baisse

Google a vu son chiffre d'affaires bondir de 22 % en dépit d'une baisse du prix moyen des publicités par clic et des difficultés à monétiser le flux sur les mobiles.

Malgré une baisse du prix moyen des publicités par clic, et des difficultés à monétiser le mobile, Google a vu ses revenus progresser plus que prévu au deuxième trimestre, profitant d'une forte hausse de ses volumes de publicités, ce qui a éclipsé des bénéfices moindre qu'espérés.
Le directeur financier, Patrick Pichette, a mis en avant lors de la téléconférence de présentation des résultats jeudi 17 juillet la croissance « saine » du chiffre d'affaires, qui a grimpé de 22% sur un an à 16 milliards de dollars, un peu mieux que les 15,6 milliards que visaient en moyenne les analystes. Le bénéfice net trimestriel a progressé bien moins vite que le chiffre d'affaires, de seulement 6% à 3,4 milliards de dollars.
Le géant internet américain a notamment vu grimper de 25% les clics sur des publicités publiées sur ses sites. Cela a contre-balancé un nouveau recul de 6% du prix moyen par clic, sur une pente baissière depuis maintenant environ deux ans. Les analystes expliquent cette tendance par l'essor des connexions à internet depuis des appareils mobiles comme les smartphones, pour lesquels la publicité est généralement facturée moins cher car les annonceurs ont du mal à évaluer son efficacité et tâtonnent encore sur les formats à adopter.
Google ne détaille pas la part de ses revenus tirés du mobile, « mais, pour l’instant, le mobile ne se monétise pas autant que les autres plateformes » a précisé Nikesh Arora, un membre de l'équipe dirigeante chargé des activités opérationnelles. Ce dernier accompagnait depuis dix ans la croissance de Google notamment en Europe, mais son départ pour le groupe de télécoms japonais Softbank a été annoncé jeudi. Ses fonctions au sein du géant internet seront assurées « pour l'instant » par Omid Kordestani, qui avait supervisé dans le passé les équipes commerciales de Google, a précisé le groupe dans son communiqué.
Google Play : source importante de revenus

Google détaillait pour la première fois ce trimestre l'évolution des deux indicateurs clés pour son activité publicitaire en séparant les annonces publiées sur ses propres sites (Google Search, YouTube, Maps, Finance...) de celles diffusées sur des sites internet tiers par ses régies publicitaires. Ces données semblent confirmer la solidité du coeur de métier du groupe, puisque ses propres sites affichent une progression plus forte que la moyenne pour le volume de clics (+33%) et une baisse plus limitée de leur coût unitaire (-7%) que les sites tiers (respectivement +9% et -13%).
Patrick Pichette a aussi mis en avant la progression des ventes d'applications mobiles et de contenus numériques de la boutique en ligne Google Play, qui est en train de devenir aux côtés de YouTube une très importante source de recettes: en début de semaine, les analystes de Credit Suisse les chiffraient potentiellement à plusieurs milliards de dollars. Nikesh Arora a aussi reconnu que Google Play, qu'il a comparé à « une très bonne colle », était un outil efficace pour fidéliser les consommateurs à l'écosystème constitué autour de son système d'exploitation mobile Android, utilisé par de nombreux fabricants dans le monde à commencer par le sud-coréen Samsung.
Mais à côté de son coeur de métier, Google investit aussi beaucoup dans des activités annexes, comme les voitures sans chauffeur, la robotique, la fibre optique, les accessoires connectés comme ses fameuses lunettes Google Glass, ou encore récemment les lentilles intelligentes avec un accord annoncé cette semaine avec le groupe pharmaceutique Novartis. La société multiplie les acquisitions dans des secteurs très diveres comme les drônes avec le rachat de Titan Aerospace en avril, ou les objets connectés avec le rachat de Nest Labs en janvier. « Google ressemble de plus en plus à un conglomérat », note Brian Wieser du cabinet Pivotal Research Group, qui met en garde contre la moindre rentabilité de ces nouvelles activités.