Google : Une discrète réorganisation pour échapper au fisc français

Suite aux révélations de BFMBusiness, on pense que Google essaye par tous les moyens d'échapper aux griffes du fisc français. Et tout cela dans la plus grande discrétion.

On a vu le 4 janvier, que la filiale française de Google devrait probablement s’acquitter d’une amende de un milliard d’euros suite à un redressement du fisc français. Révélée par le site Le Point, cette sanction du ministère des finances serait dû au fait que Google déclarerait qu’une fraction de son chiffre d’affaire réel réalisé en France. La filiale française du géant américain ne déclarerait en effet que 193 millions au fisc alors que BFMBusiness estime que le chiffre réel avoisinerait les 1,5 milliards d’euros en se basant sur les chiffres de la publicité sur les moteurs de recherche.
Pour autant, Google a essayé de se réorganiser suite au premier coup de semonce du fisc français en juin 2011. Il faut savoir que toutes les factures sont bien émises depuis l’Irlande mais bon nombre de transactions demeurent réalisées par les commerciaux situés à Paris. En plus, de nombreux contrats publicitaires seraient également réalisés au sein de la capitale française.
Cache-cache fiscal
Pour « échapper » à ces injonctions de Bercy, Google aurait modifié son organisation interne. Ainsi, selon notre confrère de BFMBusiness, la filiale française du géant de Mountain View a donc « décidé de rebaptiser certaines activités pour réduire les risques. Ainsi, l'activité chargée des grandes entreprises, qui s’appelait ‘direct sales organization’, a été rebaptisée ‘large customer team’. L’activité PME, auparavant dénommée ‘online sales organization’, a été rebaptisée « small & medium business. »
De nombreux comptes Linkedin de salariés de Google France révéleraient encore de multiples références à la vente comme : sales manager, head of sales, account manager, sales specialist, sales operations manager, sales executive...
On le voit, le bras de fer entre Bercy et Google ne fait que commencer. Mais le milliard d’euros de redressement pourrait accélérer l’issue de la confrontation. Des soupçons qui sont assez biens exprimés par Alexandre gardette, chef du service du contrôle fiscal de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) : "on a du mal à croire que les 150 commerciaux bac plus 5 ou 6 servent à passer les plats avec l'Irlande... Mais il ne faut pas compter sur nous pour régler le problème. Car ces entreprises vont se réorganiser. Et la faille que nous avons mise au jour qui va nous permettre de taxer, ne sera plus présente".
Lire le papier de Jamal Henni de BFMBusiness :
Enquête: comment Google France s'organise pour échapper au fisc