Grâce aux SMACS, Syntec Numérique table sur une croissance de 1,5 % en 2015

Après un petit + 0,7 % en 2014, le syndicat professionnel table sur une hausse deux fois plus importante l'année prochaine. Un marché tiré par le cloud, le big data ou les réseaux sociaux. Des projets de transformation numérique qui échappent de plus en plus aux DSI.
SMACS. Il va falloir s’habituer à cet acronyme qui désigne le Social, le Cloud, la Mobilité, l’Analytics (ou décisionnel), et la Sécurité. Soit toutes les briques que l'on retrouve dans les plans de transformation numérique dans lesquels se sont engagées la plupart des entreprises, quel que soit leur secteur d’activité.
Selon Syntec Numérique qui compte désormais 1 500 membres, ce sont cess SMACS qui tirent le marché vers le haut avec une croissance de 18 % en 2014 et autant l’année prochaine. A côté des traditionnels projets d’assistance technique, de rationalisation ou de maintenance, ces projets étiquetés SMACS représenteront 5,4 milliards d’euros en 2015. Soit 13 % du marché des logiciels et services informatiques.

Un marché qui, du coup, sort la tête de l’eau après une décroissance de 0,2 % en 2013, puis une croissance moindre que prévu en 2014 en raison du décrochage du conseil en technologies (+ 0,7 % contre + 1,1 % annoncé), Syntec Numérique table, l’année prochaine, sur une hausse deux fois plus vigoureuse (+ 1,5 %).
Cette poussée des SMACS, projets hautement stratégiques, conduit les entreprises de services numériques (ESN, ex SSII) et les éditeurs de logiciels à avoir d’autres interlocuteurs en entreprise que les seuls DSI. 63 % des projets informatiques impliquent les directions métiers (marketing, RH…). Plus fort, 20 % des projets sont portés par les seuls métiers sans l’intervention de la direction informatique.
Ces SMACS offrent aussi pour avantage de moins soumettre les prestataires aux effets de cycle. Au 1er semestre, 48 % du chiffre d’affaires des ESN et 52 % des éditeurs était du récurent (Saas, infogérance, forfait…).
En revanche, cela exige des sociétés de services informatiques qu’elles changent de paradigme. « Les ESN doivent facturer à l’usage et non au jour-homme, estime Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique. Les prestataires généralistes qui continueront à faire du « body shopping » disparaîtront. » « Il n’y a pas que nos clients qui doivent se transformer, nous aussi devons changer de modèle », complète Véronique Torner, présidente de la commission PME du syndicat professionnel.

Autre enseignement de l’étude semestrielle [PDF] de Syntec Numérique : la poussée de l’offshore. Les revenus tirés des prestations réalisées dans les pays à bas coûts (Inde, Maghreb, Europe de l’Est…) ont progressé de 14 % en un an pour atteindre 2,3 milliards d’euros cette année. Le recours à l’offshore est principalement dû à la pression des prix exercés par les clients mais aussi à une plus grande maturité des entreprises sur le sujet.

En dépit de cette poussée de l’offshore, Syntec Numérique rappelle que le secteur aura créé 6 000 emplois nets en 2013. Un chiffre certes moins élevé qu’avant la crise financière (20 000 emplois en 2008) mais qui reflète néanmoins la dynamique du secteur. Guy Mamou-Mani n’hésite pas à évoquer une pénurie de compétences tout en reconnaissant que le chômage sectoriel s’est envolé ces deux dernières années.
A fin septembre, Pôle emploi comptait 44 700 inscrits dans la catégorie « systèmes d’information et de télécommunication » en tenant compte des personnes ayant exercé une activité réduite dans le mois (catégories A, B et C). Soit 5 000 de plus en un an. Pour inverser la courbe, le président de Syntec Numérique compte sur son plan de formation à 360° à destination des demandeurs d’emploi et des décrocheurs scolaires dont il présentera un premier bilan, un an après, en janvier prochain.
