Green IT : l'idée progresse, mais le passage à l'acte reste difficile

La majorité des entreprises a initié un programme Green IT, mais l'impact reste encore limité. Sur certains dossiers tels que le bilan carbone ou la gestion des déchets, il n'y a pas d'évolution.
Pour la troisième année consécutive, Devoteam a réalisé une étude sur le Green IT dans les entreprises (356 répondants dans 22 pays). Le bilan est mitigé : beaucoup de paroles, mais peu de nouveaux actes.
Des stratégies qui se précisent? lentement
Côté informatique, le développement durable fait son petit bonhomme de chemin à travers les étages des entreprises. Ainsi, 63 % des entreprises ont initié un programme Green IT, proportion qui monte à 82 % pour les grands groupes (plus de 10 000 salariés). Les PME, en revanche, ne sont que 44 % à avoir formalisé un tel programme. Par ailleurs, 68 % des entreprises utilisent désormais des écolabels contre 45 % l’année précédente. Toutefois, le poids des critères environnementaux dans les politique d’achat ne bouge quasiment pas (36 % ne les prennent pas en compte du tout, contre 34 % l’année précédente). « Les entreprises n’ont pas encore de stratégie globale, mais elles y travaillent. Elles demandent plus d’audits qu’auparavant et des responsables Green IT commencent à apparaître », souligne Frédéric Bordage, fondateur de GreenIT.fr et partenaire de l’étude Devoteam.
Les DSI sont responsables mais peu intéressés
Les directeurs informatiques se retrouvent dans une situation paradoxale. Ce sont eux qui, à 58 %, sont responsables des programmes Green IT dans les entreprises. Mais ils ne sont pas vraiment moteurs. « Souvent, l’impulsion vient d’ailleurs », précise Claire Allain, consultante chez Devoteam Consulting et responsable de l’étude. D’ailleurs, pourquoi en serait-il autrement : seules 22 % des directions informatiques paient la facture électrique de leurs datacenters, qui reste majoritairement du ressort des services généraux. C’est moins que l’année dernière (26 %). Or, celui qui cherche à réduire une facture est généralement celui qui la paie. Sur ce point, il y a donc une mauvaise répartition des rôles dans les entreprises.
Bilan carbone : au point mort depuis trois ans
Rien non plus ne bouge côté bilans carbone. Seules 30 % des organisations disent en avoir réalisé un, soit 2 % de moins que pour l’étude précédente. Un essoufflement que Devoteam met sur le compte de la « stagnation réglementaire ». En France, néanmoins, les choses devraient évoluer en 2013 avec la mise en application du Grenelle II, qui obligera toute entreprise de plus de 500 personnes à effectuer un bilan carbone.
Déchets électroniques : toujours un point noir
Enfin, près de 40 % des entreprises n’ont aucune initiative pour la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Ce qui est mieux que l’année dernière (51 %). En revanche, 69 % des entreprises n’ont pas connaissance des volumes de DEEE générés, contre 61 % l’année dernière. Somme toute, il y a donc assez peu d’évolution. « Le système de collecte est assez complexe. Les entreprises n’en voient pas le retour sur investissement, alors qu’elles paient le retrait et le traitement pas l’intermédiaire de l’écotaxe », souligne Claire Allain.
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LudoDEG
Décret n° 2012-617 du 2 mai 2012
Art. R. 543-195.-I. ― Les producteurs d'équipements électriques et électroniques professionnels enlèvent et traitent à leurs frais les déchets issus des équipements professionnels mis sur le marché après le 13 août 2005.
Ils enlèvent et traitent également à leur frais les déchets issus des équipements professionnels mis sur le marché jusqu'à cette date lorsqu'ils les remplacent par des équipements équivalents ou assurant la même fonction.
Cet enlèvement s'effectue à partir d'un point de regroupement sur le site d'utilisation accessible par les producteurs avec un véhicule équipé de moyens de manutention adaptés, à compter d'un seuil d'enlèvement que les producteurs établissent.
Ecologic pro est à votre disposition pour plus d'informations et les solutions associées. -
Fred Bordage - GreenIT.fr
Contrairement à ce qui est dit à la fin de l'article, les entreprises ne paient pas l'éco-taxe qui sert uniquement à financer la règle de reprise 1:1 de la filière grand public.
En revanche, les fournisseurs (fabricants ou distributeur du matériel) ont l'obligation légale de retraiter à leurs frais les équipements vendus aux entreprises après août 2005. Les entreprises ne doivent donc financer que le transport des DEEE entre leurs locaux et ceux des organismes de retraitement
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