Hack4France : fin d'un hackathon marathon de deux mois

Total, Bouygues Telecom et CanalTP ont participé au challenge de l'innovation, Hack4France. Résultats : des applications innovantes mêlant domotique et géolocalisation.
La SNCF, Casino, Orange, La Poste, la Société Générale... De très nombreuses entreprises organisent des hackathons pour trouver de nouvelles idées de services ou d’applications. La plupart du temps, ces challenges d’innovation durent deux jours, sont organisés par une seule société et rassemblent des développeurs, des designers, voire des ergonomes. Ils sont synonymes d’innovation ouverte et aident les grands comptes à travailler avec des startups.
Organisé par la société Agorize et l’école d’informatique Epitech, Hack4France est un hackathon d’un genre un peu particulier. Le concours s’est étalé sur deux mois (voire plus), exclusivement en ligne, et a impliqué plusieurs grandes entreprises et startups qui ont ouvert leurs API (Application programming interface) aux participants.
Trois grandes entreprises impliquées dans Hack4France : Total, Bouygues Télécom, CanalTP
Bouygues Télécom, via son laboratoire BboxLab, a proposé aux développeurs de travailler autour de sa Bbox et de ses quatre domaines d’API qui permettent d’interagir avec l’utilisateur, de naviguer sur l’écran de la télévision, de déclencher la lecture d’un contenu audio ou vidéo, de contrôler les applications exécutées sur la set up box, et d’échanger des messages et des notifications avec des smartphones, des tablettes ou des objets connectés. Avec BboxLab, l’objectif de Bouygues Télécom est de créer un écosystème autour de sa set up box.
Bouygues Telecom par Hack4France
Filiale numérique de Keolis, Canal TP a proposé, quant à elle, une API appelée navitia.io basée sur la technologie open source du même nom. Lancée il y a un an, Navitia.io donne accès aux données ouvertes des transports publics de villes comme Paris, Nantes ou Berlin et permet ainsi de calculer des itinéraires et de réaliser des recherches liées à un lieu.
Navitia.io par Hack4France
Enfin, Total a fourni un accès aux données de géolocalisation de ses stations-service et aux informations sur les offres de gonflage et de lavage disponibles dans ces mêmes stations. Et, de son côté, Microsoft a proposé des accès à sa plateforme Azure.
Avant le lancement du hackathon en lui-même, les membres du jury ont sélectionné une dizaine de startups dont les API pouvaient être utilisés par les participants avec les API de Total, Bouygues Télécoms et CanalTP. Parmi les sociétés sélectionnées, on compte de nombreux noms connus comme la plateforme musicale Deezer, le roboticien Aldebaran, l’expert de la domotique Netatmo et le spécialiste de l’impression 3D Sculpteo.
Deux gagnants dans la domotique et la musique géolocalisée

Deux projets ont remporté les faveurs du jury d’Hack4France. En premier, l’application Connected box de Raffi Tchoboian, étudiant à l’Insa Orientée domotique, cette application automatise les tâches lorsque quelqu’un rentre chez lui : les lumières s’allument, le thermostat s’ajuste automatiquement à la température souhaitée et la télévision se règle sur sa chaîne préférée. Des messages peuvent en plus être envoyés sur la télévision et les smartphones (de manière automatisée ou pas). Le retour à la maison d’un enfant portant un bracelet NFC déclenchera, par exemple, une alerte aux parents pour les informer qu’il est bien rentré à la maison.
Deuxième sur le podium, le projet World of Music est orienté géolocalisation de musique. Il est possible d’affecter des genres musicaux à des lieux ou à des événements. En arrivant à la station de métro La Défense, l’application déclenchera, par exemple, une musique relaxante. Lorsque l’utilisateur rentre chez lui, la Bbox prend le relais de la musique sur la télévision. D’autres fonctions ont été incluses dans l’application, comme des alertes lorsque la personne passe à côté d’une station essence. Au final, plusieurs API ont été mixées : Deezer, Bouygues Télécom, Total, CanalTP.
La remise des prix s’est terminée par un discours de la ministre au numérique Axelle Lemaire : « Je salue cette initiative non seulement car elle est utile aux développeurs, aux créatifs et aux designers. Elle est aussi salutaire quand on veut bouger les lignes du fonctionnement de notre modèle économique qui doit s’ouvrir à l’innovation d’où qu’elle vienne y compris des individus et des startups. C’est ainsi que la France sera prête à affronter la compétition internationale ».
