Halte au blues de la rentrée
Xavier Biseul, grand reporterUn été piteux. Entre les vagues de licenciements (Cisco, RIM…), le feuilleton de la crise des dettes souveraines, les valorisations boursières des grandes SSII françaises en chute libre, la stagnation du PIB au deuxième trimestre et la cure d'austérité annoncée par le gouvernement Fillon, la rentrée a un goût amer de déjà-vu. Comme en 2008, une crise financière entraîne avec elle l'économie réelle. Déjà, des analystes évoquent les risques d'un cycle en W ? la reprise en 2010 ne serait qu'une parenthèse entre deux déflagrations. Alors, comment garder le moral ? Les plus rationalistes s'agripperont aux indicateurs de l'emploi, même s'ils prennent le pouls du marché avec un temps de décalage. Avec 11 861 offres enregistrées par l'Apec en juillet, l'informatique est la fonction la plus pourvoyeuse d'emplois cadres en France. Le nombre d'informaticiens demandeurs d'emploi (catégories A, B et C) est redescendu sous le seuil des 30 000 inscrits à Pôle emploi, comme à l'automne 2009. La décision de Claude Guéant de réduire la liste des métiers ouverts aux étrangers devrait participer à cette décrue. L'informaticien d'études et l'expert ont disparu de cette liste au profit du seul ingénieur de production et d'exploitation des systèmes d'information. Les plus fantaisistes se réjouiront de signes plus discrets. La guerre des Post-it à laquelle les salariés des tours parisiennes se sont livrés cet été par fenêtres interposées démontre une capacité à s'amuser coûte que coûte. Et l'appel des très riches Français à être plus taxés, signé notamment par Marc Simoncini (Meetic) et Stéphane Richard (Orange), montre que la solidarité nationale fonctionne encore. Enfin, si vous déprimez toujours, il vous reste à appuyer sur le bouton magique Make-everything-ok.com, le buzz viral de cet été.
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