Heures sups, contrats de travail, RTT... : les informaticiens lésés
Parlons, d'abord, de la nouvelle réglementation applicable aux heures supplémentaires. Dans notre secteur, 80 % des informaticiens sont des cadres. La plupart travaillent en forfait jour et sont les principaux perdants de la nouvelle loi, complexe et inégalitaire, qui prévoit, certes une défiscalisation et une majoration salariale de 25 % des jours travaillés supplémentaires, mais en renoncement aux RTT au-delà des 218 jours ! Les cadres, soumis fréquemment à des horaires de travail élevés, et dont ' l'indicateur du moral ' est au plus bas depuis plusieurs années, pouvaient espérer un plus grand coup de pouce. Sur le plan de l'immigration économique ensuite, les informaticiens risquent de se retrouver en situation de concurrence déloyale avec des personnes en provenance des pays à bas coûts. En effet, la nouvelle législation favorise plus que jamais ' l'onshore '. A savoir le détachement en France des salariés étrangers de groupes multinationaux pour une durée de trois ans renouvelable, sans que leur soit opposable la situation de l'emploi, à l'instar de la carte ' compétences et talents '. Ce qui crée les conditions d'un dumping social, puisque la condition de rémunération est fixée seulement à 1,5 fois le Smic. Rappelons que nos SSII sont de plus en plus nombreuses à ouvrir des filiales offshore en Inde, au Maghreb, ou en Europe de l'Est. Reste, enfin, le futur ' contrat de travail unique ' voulu par le gouvernement, tout comme le contrat de mission voulu par le patronat. Il pourrait se montrer désastreux dans notre branche, surtout en période de faible croissance. Pour l'employeur, la tentation serait grande, en effet, de réduire les périodes dintercontrat par des licenciements en fin de projet, afin de caler la durée de vie du contrat de travail sur celle du contrat commercial.Forum du Munci
http://forums.munci.org
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