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Le constructeur crée une entité spécialisée dans la gestion de l'information. Son premier produit, un entrepôt de données, concurrence les grands du datawarehouse, tel Teradata.
Business Information Optimization (BIO). C'est le nom de la nouvelle entité chargée de porter les fortes ambitions de HP dans le secteur du décisionnel et de la gestion d'information. Outre une offre de services héritée du récent
rachat de Knightsbridge Solutions, BIO va commercialiser une solution de datawarehouse. Baptisée Neoview, elle débarquera en France dès mars prochain. S'appuyant sur les technologies Nonstop issues de Tandem - serveurs Integrity Non-stop, base de
données Nonstop SQL -, Neoview autoriserait une analyse temps réel concomitante d'une analyse planifiée.
Teradata, IBM et Sun en ligne de mire
Cette plate-forme s'attaque ainsi frontalement au spécialiste du genre, Teradata. Mais pas seulement. IBM et Sun sont eux aussi visés. Même s'il ne propose pas de package identique, Big Blue est dans une configuration similaire. Il
dispose des serveurs adéquats (System p5, System z, System i, System x et Bladecenter) et d'une base de données (Dynamic Data Warehouse Powered by DB2 9). Et comme Teradata, ses produits ont pour principale caractéristique de pouvoir fonctionner en
temps réel, tant pour l'alimentation que pour le requêtage. Quant à Sun Microsystems, ses serveurs (Fire U/Sparc IV+ ou Fire x86) sont déjà utilisés pour les datawarehouses. Et il s'est allié à la start up Greeplum. Ensemble, ils proposent un
package matériel et logiciel qui s'appuie sur le Fire X4500, avec Solaris 10 pour système d'exploitation. Mais, surtout, ce boîtier fonctionne avec une version de PostgreSQL adaptée à une exploitation dans un environnement massivement parallèle.
Enfin, hormis Sun, IBM et Teradata, l'offensive de HP a aussi de quoi inquiéter les pionniers de l'appliance, Netezza et Datallegro.
Dix ans d'expérience dans le décisionnel
De quoi les inquiéter, sans forcément les surprendre. HP est présent dans la business intelligence depuis plus de dix ans. Les SSII françaises reçoivent depuis longtemps des affaires ou des propositions de collaboration provenant de
la division HP Services. Notamment lorsque celle-ci manque de consultants qualifiés pour construire des entrepôts de données autour de ses serveurs ou de machines concurrentes.' La haute performance, la haute disponibilité, la montée en charge, le traitement parallélisé et la robustesse font aussi partie des compétences reconnues de HP, rappelle James Kobielus, analyste en
charge de la gestion des données chez Current Analysis. Il aurait été étonnant qu'il n'en profite pas pour entrer de façon fracassante sur le marché de l'entrepôt de données. ' En témoigne le nombre de serveurs Unix
ou Windows d'origine HP présents dans le quadrant magique de Gartner. Angelica Reyes, responsable du marché décisionnel chez Microsoft France, estime qu'une centaine de clients dans le monde utilisent SQL Server sur serveurs HP Proliant pour
constituer leur datawarehouse. ' Nous venons de signer avec le Crédit Agricole pour un entrepôt capable de traiter plus de 1 To de données. ' Microsoft et HP ont d'ailleurs renforcé leur
partenariat il y a peu. Ils vont investir quelque 300 millions de dollars dans des outils de collaboration et de gestion de contenu, mais aussi dans des solutions de business intelligence.
L'effet Mark Hurd
HP avait donc tous les atouts en main pour réussir. Restait à trouver l'élément déclencheur. C'est sans doute l'arrivée de Mark Hurd en mars 2005 au poste de PDG (lire encadré) qui a précipité les choses. Ancien
patron de Teradata, il a rapidement insufflé cette stratégie autour du décisionnel. Il a poussé HP à insérer ses technologies de supervision de processus dans les produits de reporting de ses alliés Business Objects, Cognos, Hyperion, et SAS.
' Le travail qu'ont effectué les HP Labs sur la business process intelligence est très intéressant, estime Henry Morris, analyste chez IDC. La supervision et l'analyse des processus sont des fonctions que
la plupart des outils décisionnels ne maîtrisent pas. 'C'est à partir de mai 2006 que le constructeur a commencé à tester en interne Neoview, sous la houlette de Randall D. Mott, directeur des systèmes d'information de HP. Avant de devenir DSI de Dell, cet expert en datawarehouse a dirigé
l'informatique de Wal Mart, numéro un mondial de la grande distribution. Or, coïncidence troublante, cette chaîne de magasins est l'une des plus grosses installations mondiales de Teradata, comme le rappelle notre confrère Information
Week.En décembre dernier, la stratégie de HP s'est précisée avec le rachat de Knightsbridge Solutions. Cette grosse société de services anglophone - 700 personnes réparties entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne - est spécialisée tant
dans la mise en place d'entrepôts de données que dans le conseil en intégration et qualité des données. Pour l'instant, ' HP se focalise sur le matériel et les services, insiste Henry Morris. L'acquisition
de Knightsbridge en témoigne. Pour les logiciels, le constructeur s'appuie principalement sur des partenaires '. Or, si HP décide de compléter l'offre logicielle de son entité BIO, il peut jeter son dévolu sur des éditeurs
spécialisés dans la gestion de contenu, dans la gestion de l'information (agrégation d'information ou EII, agrégation de contenu ou ECI, moteur de recherche), voire dans les solutions décisionnelles. On murmure ainsi qu'il pourrait ne pas se
contenter de l'entrepôt de données. On parle même d'un possible achat de Business Objects.r.edouard-baraud@01informatique.presse.fr
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