HP n'est plus à suivre
“ On ne se retire pas du marché des PC, au contraire. Celui-ci a évolué vers une offre grand public, avec des économies d'échelle et des conditions d'accès qui ne sont pas les nôtres. Donc, on s'adapte. ” Ainsi parlait la PDG d'IBM France en décembre 2005, pour justifier la vente de son activité PC au Chinois Lenovo. Cette annonce avait alors davantage surpris par ce qu'elle représentait historiquement ? l'inventeur du PC revendu ? que par sa portée économique. Tout le monde s'accordait à penser que le PC allait se banaliser autour du couple Intel-Windows. Les smartphones en étaient à leurs balbutiements. Apple restait un acteur de niche. Les constructeurs de PC s'imaginaient que grand public et professionnels n'auraient d'autre choix que d'acheter leurs machines sans distinction de marque, se focalisant sur le rapport puissance/prix. L'innovation devenait une option. HP s'est engouffré dans cette brèche, lançant des machines toujours plus performantes et plus robustes, mais sans originalité. L'Américain n'a pas non plus réussi à tirer parti de l'acquisition de Palm. Qu'il paraît loin le slogan “ A suivre ” de la marque Compaq, rachetée par HP en 2001. Comme d'autres acteurs du secteur, HP s'est semble-t-il contenté de gérer un lent déclin. En ne s'apercevant pas que d'autres appareils accueillaient des fonctions jusqu'alors inhérentes aux PC. En laissant à d'autres le soin d'innover en termes de design, de format (tablettes, netbooks) ou d'intégration verticale, à la manière d'Apple, qui, en maîtrisant l'ensemble de la chaîne, est devenu la première valorisation boursière mondiale. L'industrie du PC, son leader en tête, a oublié ce qui fait le sel de l'économie numérique : l'innovation.
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