HP pourraient échapper aux poursuites des actionnaires suite au rachat d'Autonomy

Suite au rachat controversé d'Autonomy en 2011, HP serait en négociation avec des actionnaires en colère pour limiter les poursuites contre la direction du groupe. Un accord aurait été trouvé qui limiterait les poursuites.

Trois ans après son rachat par HP, la saga Autonomy continue. « HP est en sérieuses discussions pour solder le litige avec les actionnaires concernant Autonomy, mais aucun accord n'a encore été trouvé », a déclaré HP dans un communiqué diffusé vendredi. Un peu plus tôt, la presse américaine, notamment Reuters, avait fait état d'un accord entre les deux parties. Des groupes d'actionnaires de HP ont intenté plusieurs actions judiciaires au nom de l'entreprise contre ses dirigeants et certains membres du conseil d'administration, leur reprochant d'avoir dilapidé les actifs de l'entreprise avec l'acquisition controversée d'Autonomy réalisée en 2011 au prix fort.
HP avait lancé fin 2011 une OPA (offre publique d'achat) à 10,24 milliards de dollars sur la société britannique. Mais lors de la publication de ses résultats annuels en novembre 2012, le groupe américain avait accusé sa nouvelle filiale d'avoir gonflé sciemment ses comptes avant l'opération. Il justifiait ainsi l'essentiel d'une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars passés dans ses comptes pour couvrir des pertes de valeurs dans les activités de logiciels.
L'ex-patron et fondateur d'Autonomy, Michael Lynch, avait à ce moment-là rejeté ces accusations de fraudes, sur lesquelles HP disait avoir été alerté quelques mois après la transaction par un salarié d’Autonomy. L'un des cabinets d'avocats représentant les plaignants, Johnson and Weaver, s'était demandé fin 2012 si HP n'essayait pas de se faire passer pour « une victime de fraude afin de détourner les critiques sur son propre échec à faire un examen correct avant d'acheter Autonomy ».
S’il est confirmé, un accord mettrait fin à trois plaintes d'actionnaires déposées au nom de la société devant un tribunal de Californie, selon le Wall Street Journal. Toujours selon la presse américaine, les actionnaires de HP auraient finalement renoncé à poursuivre en justice la direction du groupe, dont la patronne Meg Whitman, ainsi que les membres du conseil d’administration et les conseillers du groupe. Pour rappel, le rachat avait été effectué sous la direction de son prédécesseur, Leo Apotheker. Ils maintiendraient en revanche leurs poursuites contre Michael Lynch et son ex-directeur financier.
Des enquêtes des autorités sont en cours aux Etats-Unis et en Angleterre (depuis début 2013) sur cette acquisition. Le gendarme boursier américain (SEC), l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) et l'autorité britannique de supervision des auditeurs et des comptables (Financial Reporting Council) poursuivent leurs investigations.