CES 2014 : Huawei, le petit géant chinois sans peur et sans complexes [MàJ]
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En 3 ans, Huawei s’est imposé comme 3e producteur mondial de smartphone. Avec un seul mot d’ordre : pas de chichis et droit devant... le pied sur l’accélérateur.

Dans la vie il y a les gens secrets, les extravertis, les décidés, les hésitants... Le monde de l’entreprise est un peu similaire, chaque boîte étant un peu incarnée par son ou ses chefs. Si l’on devait définir Huawei, géant chinois de la téléphonie ce serait « décomplexé ». « Le terme est adéquat », s’amuse Denis Morel de Huawei France. « Nous sommes une entreprise relativement jeune et si notre division réseau est leader de son segment nous avons bien conscience qu’il nous reste beaucoup de choses à faire du côté des smartphones. Mais nous sommes sur le bon chemin. »
Et c’est peu de le dire : en trois ans, la marque qui construisait jusque-là dans l’ombre des terminaux en marque blanche pour les opérateurs de tous les pays du monde a réussi à se faire un nom et vend désormais 85 % de ses appareils sous sa marque propre.
Foncer et jouer la transparence

Huawei n’a qu’un seul produit à présenter ? Pas grave, le PD-G Richard YU occupe toute une conférence de 45 minutes sur le sujet ! D’habitude, on ne parle pas des composants des marques concurrentes ? Foutaises : le processeur du nouveau Mate 2 vient de chez Qualcomm, le capteur photo de chez Sony et Huawei le marque en gros sur la présentation diffusée sur écran géant – Huawei met de bons composants dans ses appareils et veut que cela se sache. Huawei n’a qu’une part de marché mondial de 5 % ?
Certes, mais sa progression est fulgurante et la marque s’impose déjà comme le 3e acteur du marché. Citer la concurrence dans les slides est un tabou ? Que nenni : Samsung et Apple sont explicitement cités et utilisés comme comparaisons. Décomplexé on vous dit !
L’énergie de la jeunesse

« C’est vrai que nous ne faisons pas trop de manières. C’est notre force ! », décrit Denis Morel. « Notre jeunesse par rapport aux autres nous l’assumons, car c’est elle qui nous porte. Les équipes chinoises sont incroyablement réactives : quand il fallait jusqu’à plusieurs mois pour intégrer des changements dans une des entreprises précédente pour laquelle j’ai travaillé, il ne faut que deux semaines aux ingénieurs de Huawei. Comme on regarde devant pour devenir numéro 2, on ne se pose pas trop de questions politiques et l’on ne s’intéresse qu’à une seule chose : comment faire de meilleurs appareils pour les consommateurs ».
Sans préjuger de la qualité du nouveau Mate 2, phablette de 6 pouces qui devrait arriver dans le courant du mois d’avril, on peut quand même juger les intentions : le prix estimé de 400 € reste plutôt contenu, les composants intégrés sont de très bon niveau, la prise en charge des problématiques actuelles – grosse batterie, bon capteur photo, mémoire extensible, etc. ; - est parfaitement comprise. Sans chercher à réinventer la roue ou à se prendre pour un Apple, Huawei est une marque qui se veut à l’écoute. Normal quand on veut avancer, mais le discours simple et franc séduit.
Huawei, ce petit géant

Du côté des smartphones, Huawei est encore un petit acteur, notamment en France où, par rapport à d’autres pays européens, les parts de marchés sont encore très modestes. « Nous n’avons que 2-3% de part de marché en 2013 en France », lance Denis Morel avant d’ajouter que les prévisionnistes leur donnent « 5 % en 2014 ». Soit 100 % de croissance ce qui n’est pas négligeable.
Une progression importante certes, mais qui cache la partie immergée de l’iceberg : le gros business de Huawei, ce sont les infrastructures, ces équipements qu’achètent les opérateurs téléphoniques pour mettre en place des réseaux. Et si Huawei a bien marché en 3G, il est aujourd’hui le leader mondial de la 4G. De quoi faire suffisamment de cash pour, en à peine 3 ans, faire oublier HTC et Nokia. Sans complexes.
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