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Avec le z9 BC, IBM propose un grand système accessible aux PME. Un moyen de maintenir, voire d'augmenter, les ventes de ces dinosaures de l'informatique.
Juste 100 000 dollars : voilà le prix à payer pour s'offrir le dernier mainframe d'IBM, le z9 Business Class (z9 BC). Certes, ce n'est pas donné, mais cela représente la moitié du coût du précédent mainframe d'entrée de
gamme d'IBM, le z890. Un prix somme toute équivalent à celui de quelques serveurs x86 de milieu de gamme (un modèle quatre voies bien équipé dépasse les 12 000 dollars). Il faudra ajouter le prix du système de stockage idoine, les grands
systèmes se montrant exigeants dans ce domaine, et de quelques moteurs d'exécution spécialisés pour atteindre un total de 250 000 dollars environ. ' Cette estimation me paraît élevée, nuance Albert Hannon,
directeur commercial de l'intégrateur et SSII Overlap, nous avons des points d'entrée qui sont inférieurs à cette somme. ' Ce sont les PME qui sont visées par IBM : ' Le z9 BC est
intéressant pour envisager des consolidations qui commencent à une cinquantaine de serveurs x86, avec des possibilités de montée en puissance très importantes ensuite, alors que le seuil de rentabilité d'un mainframe d'entrée de gamme se situait
plutôt à partir de 100 serveurs ', affirme Patrick Kessler, directeur System z IBM France. Selon le constructeur, cette baisse des prix a été rendue possible grâce au succès du z900 en 2000 :
' Nous avons investi régulièrement dans la plate-forme, alors qu'Amdahl et Hitachi abandonnaient le marché. Les volumes tirent les coûts de production vers le bas. Aujourd'hui, un z9 c'est quatre ans de R&D, un milliard de
dollars d'investissements et la participation de 1 500 personnes ', rappelle Patrick Kessler.Le z9 BC est une version allégée des autres z9, dont il conserve l'architecture. Grosse différence, le BC se contente d'un seul tiroir, contre quatre sur les modèles haut de gamme. Ce tiroir embarque le c?"ur du système : un
Multi-Chip Module (MCM) où se trouvent les moteurs (équivalents des processeurs dans le monde ouvert), la mémoire (de 8 à 64 Go) et les connecteurs d'entrées/sorties. IBM insiste sur la flexibilité de configuration de ces systèmes, afin de
maîtriser les coûts. ' Par rapport au z890, le z9 BC propose une meilleure granularité, avec 73 niveaux de capacité ', affirme François Launay, chef de produit zSeries. La puissance disponible va de 25
à plus de 1 700 Mips.
Huit processeurs par MCM
Chaque MCM comporte huit processeurs, dont l'un est obligatoirement un SAP (System Assist Processor) consacré à la gestion des entrées/sorties, les sept autres servant à réaliser des combinaisons de moteurs généralistes (CP) et de
moteurs spécialisés. Cette spécialisation se réalise par le chargement d'un micro-code spécifique qui optimise le processeur pour un type de tâche précis. Les moteurs disponibles sont IFL (Integrated Facility for Linux) pour l'exécution de Linux,
zAAP (System z Application Assist Processor) pour les applications Java, zIIP (System z Integrated Information Processor) pour prendre en charge les transactions dans les bases de données et ICF (Internal Coupling Facility) pour l'association de
plusieurs systèmes. Ces moteurs sont facturés 95 000 dollars, contre 125 000 dollars auparavant. L'intérêt de ce modèle de moteurs spécialisés est double : ' Une carte zIIP prend en charge une partie du
traitement de DB2 dont le processeur généraliste se trouve déchargé. Pour les clients facturés à l'utilisation, les coûts diminuent, puisque ce qui était exploité sur z/OS passe sur zIIP, et qu'il n'y a pas de facturation de cette puissance sur
zIIP ', précise Patrick Kessler. Par rapport au z890, IBM promet un rapport prix/performances amélioré de 37 % sur le matériel, de 23 % sur la maintenance et de 10 % sur les unités MSU (correspondant à la
tarification des logiciels). ' Chaque année, notre objectif est de réduire le TCO de 20 % ', rappelle Patrick Kessler. Un objectif rendu obligatoire si IBM veut continuer à recruter des clients,
tant il est vrai que les coûts des architectures standards x86 ou Unix baissent aussi. IBM affirme recruter 250 nouveaux clients par an dans le monde pour ses mainframes. 30 % de ces clients exploiteraient leur machine pour des applications
web, notamment pour leurs extranets.
Un z9 BC dédié à Linux
Pour séduire de nouvelles entreprises, IBM compte notamment sur les applications Linux, moins coûteuses que celles mises au point pour z/OS. Ainsi, il existe au moins une configuration du z9 BC entièrement dédiée à Linux, qui ne
comporte pas de processeur généraliste CP. En outre, une application Java peut facilement être portée sur le moteur zAAP. Enfin, alors que la fin des grands systèmes a été maintes fois annoncée, provoquant le désintérêt des nouvelles générations
d'informaticiens, IBM a entrepris une vaste opération de séduction des universités et écoles d'ingénieurs. ' L'objectif est de former 20 000 personnes en 2010. Et, alors qu'il y a quelques années, les ingénieurs
mainframes avaient du mal à trouver un emploi, aujourd'hui ils trouvent rapidement un poste et sont bien payés ', affirme Ian Bramley, directeur de Software Strategies. Fort de ce succès outre-Atlantique, et pour ne pas
manquer de compétences mainframes, IBM a lancé un programme équivalent avec des écoles d'ingénieurs en France, telles l'Epita et l'Esial.
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