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Legrand fait appel aux ressources de Capgemini situées à Bordeaux et Mumbaï pour rénover sa gestion commerciale. Une organisation qui exige une coordination au cordeau.
Le problème
Le système de gestion commerciale (Gesco) de Legrand est en bout de course. Ce développement spécifique remontant au début des années 1980 répond de plus en plus mal aux besoins métier. L'industriel décide de le faire évoluer en migrant d'une technologie mainframe à un environnement J2EE. Un projet à réaliser au meilleur coût.
La méthode
1. L'offshore intégré dès l'appel d'offresQui dit au meilleur coût dit de plus en plus souvent offshore. Sans que cela ne soit une exigence formelle de Legrand, trois des cinq SSII consultées ont proposé une alternative dans leur réponse à un appel d'offres. Soit un scénario franco-français, soit un scénario intégrant une composante offshore. Ce que les SSII appellent le concept de global service delivery. Un modèle global de livraison de services mixant ressources de proximité et ressources basées dans les pays à bas coût. Les SSII consultées ont proposé le Maroc, l'Ile Maurice et, dans le cas de Capgemini, l'Inde. ' Nous n'avions pas de prérequis sur la destination, avance Eric Seurin, directeur des achats et de la logistique de Legrand. Il fallait juste que le prestataire ait une pratique mûre et éprouvée de l'offshore. ' Capgemini est sorti en tête à l'issue de cet appel d'offres grâce également ' à sa bonne connaissance de notre entreprise et à son expérience de l'intégration de services dans un environnement complexe. '2. Répartir les tâches entre les différents sitesSi Legrand n'avait pas d'idée arrêtée sur la destination offshore, il souhaitait en revanche avoir des réponses précises à quelques questions. Qu'est-ce qui serait réalisé en France et en Inde ? Qui fait quoi dans le processus ? Et quel est le schéma d'escalade en cas de bugs aux tests d'intégration ou de dépassement de délai ? Dans l'organisation retenue, le siège social limougeaud de Legrand établit, en amont, les spécifications fonctionnelles et les scénarios de tests, en aval. Il procède aussi à la recette et à la mise en production. Le centre de services de Capgemini à Bordeaux détermine, lui, les spécifications techniques et assure la conception, l'intégration et la validation. Reste au site de Mumbaï de Capgemini le codage et les tests unitaires. ' C'est un cycle de projet en V standard si ce n'est qu'il est localisé sur trois sites, dont un en Inde ', résume Eric Seurin.Chez Legrand, une vingtaine d'opérationnels sont intervenus de façon plus ou moins importante, pour l'expression des besoins : il s'agissait d'utilisateurs rodés à la spécification et à l'implantation d'une solution informatique pour la définition du scénario de tests auxquels s'ajoutent cinq à six personnes de la DSI. Sachant que Legrand ne réalise aucun développement.3. Le français, langue de travail interneLegrand a conclu avec Capgemini un contrat de droit français avec engagement au forfait. Pas moins de trois langues de travail ont été retenues : l'anglais, le français et...
' le Legrand '. ' Un jargon d'entreprise avec des mots à nous comme ' carnet ' pour parler de pénurie. ' Au-delà de l'anecdote, cela traduit l'importance d'exprimer dans les bons termes les besoins métier. ' Il n'était pas possible d'imposer l'anglais aux administrateurs et chefs des ventes, ... même si les managers savent s'exprimer dans un anglais courant. 'Du coup, les langues sont adaptées à chaque étape du projet. Les spécifications fonctionnelles sont rédigées en français puis traduites en Inde et validées par l'équipe de Bordeaux. La conception technique détaillée, le codage et les tests sont réalisés en anglais. L'intégration, la validation et les manuels d'application en français.4. Des rencontres de visu avec l'équipe indiennePour Eric Seurin, la philosophie de Legrand a toujours été de travailler en symbiose avec tous ses partenaires, y compris pour l'offshore. ' Nous avons l'habitude d'expliquer nos métiers aux développeurs, ce projet ne fait pas exception. ' Les équipes informatiques de Legrand ont ainsi rencontré les correspondants en Inde. De la même manière, quatre Indiens se sont rendus cet été au centre de services de Bordeaux. Une semaine alternant réunions studieuses et détente afin de faire connaissance avec le projet et l'équipe bordelaise. Une occasion également d'assimiler les différences culturelles. La gastronomie du Sud-Ouest a ainsi rencontré peu de succès chez ces Indiens, végétariens voire végétaliens pour l'un d'eux. Un collaborateur du centre bordelais a fait, lui, le trajet dans l'autre sens.Ces échanges de visu permettent aujourd'hui de communiquer par conférence téléphonique et visioconférence, respectivement à raison d'une session quotidienne et trois hebdomadaires. Capgemini précise que les Indiens embarqués dans le projet ont tous une expérience de 3 à 6 mois sur des projets européens. Avec un management unique pour les équipes de Bordeaux et Mumbaï.
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