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Démonstration de l'outil, aide à la création des profils... Frédéric Richer est chargé de pousser les employés français de Serena Software à adopter le réseau social choisi par le PDG.
Le problème
Pour renforcer la culture d'entreprise, le PDG de l'éditeur Serena Software a mis en place les ' Facebook Fridays '. Ce jour-là, le vendredi, tous les salariés sont invités à se connecter au réseau social. Mais en Europe, et en France en particulier, les réticences sont plus fortes qu'aux Etats-Unis.
La méthode
1. Mise en place d'une période testFervent adepte des réseaux sociaux professionnels, le PDG de l'éditeur américain Serena Software, Jeremy Burton, a souhaité impliquer ses équipes dans leur utilisation. Il a, dans un premier temps, demandé aux responsables marketing des 18 filiales de définir une stratégie pour adopter Facebook. Une communauté marketing a été mise sur pied, servant de bêta testeur. Ceux qui n'avaient pas encore de profil en ont créé un, puis des règles d'échanges ont été élaborées. ' Nous avons défini les types de documents qui allaient être échangés, tels que des livres blancs, des démonstrations de produits, des vidéos, des fichiers PowerPoint via SlideShare ', souligne Frédéric Richer, responsable marketing France et Italie de Serena. Les documents ont ainsi été partagés en temps réel lors d'un ' webinar ' (web seminar). La population marketing a testé l'outil pendant environ un mois et validé son fonctionnement. Ensuite, il a été demandé à l'ensemble des salariés d'y participer.2. Un PDG en première ligneC'est le PDG en personne, impliqué personnellement dans le projet, qui a invité les 800 employés du groupe à rejoindre la communauté Serena sur Facebook. Il a adressé un courriel à chacun d'eux et organisé une conférence en ligne via Webex pour leur demander de participer au premier Facebook Friday, le 2 novembre dernier. Un peu plus de 300 salariés se sont connectés lors de cette édition inaugurale. Il s'agissait pour la majorité d'employés d'outre-Atlantique, enclins à adopter les réseaux sociaux professionnels. ' Les Américains ont tout de suite adhéré au projet, tandis que les salariés européens sont plus réticents ', admet Frédéric Richer.Le choix du jour, combiné au décalage horaire, n'a pas arrangé les choses. Comment être enthousiaste à l'idée de rester tard une veille de week-end pour échanger avec des collègues d'autres pays ? Aussi, pour motiver les salariés, lors des prochaines éditions des Facebook Fridays seront organisées des démonstrations de ' mash-ups ' (applications composites) édités par Serena. ' C'est une manière ludique de présenter les technologies que nous allons vendre et d'intéresser ceux qui sont dubitatifs ', ajoute Frédéric Richer.3. Présentation aux équipes françaisesEn France, c'est le responsable marketing qui a été chargé de présenter les fonctionnalités du réseau social aux salariés de la filiale. Outre une démonstration des possibilités offertes par l'outil, Frédéric Richer a aidé certains de ses collègues à créer leur profil sur Facebook. ' Mon rôle consiste à expliquer les intérêts professionnels et extra-professionnels de ce nouvel outil afin d'inciter les membres de l'équipe à l'utiliser ', explique-t-il. L'intérêt majeur réside dans l'interactivité. ' Les intranets ne sont pas toujours mis à jour, alors qu'avec Facebook, les informations circulent plus rapidement. ' Les documents stratégiques internes (présentations d'avant-vente, stratégie marketing, vidéos de formation, etc.) sont poussés sur Facebook, mais ils restent archivés dans l'intranet de l'entreprise.4. Mêler vie personnelle et vie professionnelleLes salariés de Serena sont encouragés à faire coexister les informations professionnelles et personnelles sur leur profil Facebook, en suivant l'exemple de leur PDG. Jeremy Burton, qui pratique la compétition automobile, partage les vidéos de ses courses sur le réseau, ainsi qu'une liste de ses films préférés. Le postulat de départ étant que l'utilisation de Facebook permet aux collaborateurs de mieux se connaître mutuellement afin de travailler ensemble plus efficacement. Une version web 2.0 de la culture d'entreprise ainsi justifiée par Jeremy Burton : ' A mesure que notre entreprise se développe, les lieux de travail sont de plus en plus éclatés, ce qui peut conduire certains à se sentir déconnectés de leurs collègues. Les outils de réseaux sociaux tels que Facebook contribuent à rapprocher les salariés, à les aider à mieux se connaître et à comprendre les activités et les produits du groupe, tout en améliorant la qualité de service. ' Le sens de la communauté devrait aider l'éditeur à gagner en efficacité. En tout cas, elle lui a déjà permis de faire parler de lui.La prochaine étape consistera à s'appuyer sur le réseau social pour recruter. Facebook devrait permettre de séduire une nouvelle génération de professionnels, grands utilisateurs de ce type de réseaux, appelée à former les décideurs des entreprises de demain.
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