Il faut sauver le soldat Pellerin !

A quelques heures de l’annonce d'un nouveau gouvernement, plusieurs voix s’élèvent – y compris celles de certains de ses anciens détracteurs - pour soutenir Fleur Pellerin, la ministre du Numérique.
A quelques heures de l’annonce du nouveau gouvernement proposé par Manuel Valls à François Hollande, le sort de la ministre du Numérique ne semble pas scellé ni dans un sens, ni dans l’autre. Plusieurs voix s’élèvent –y compris celles de certains de ses détracteurs qu’ils l’avaient décriée au début de son mandat- pour soutenir Fleur Pellerin, la ministre du Numérique.
Pratiquement inconnue du secteur à son arrivée à Bercy, elle a patiemment su s’imposer auprès de la communauté du numérique. Elle a su écouter, comme une politique certes, mais elle a surtout su entendre la parole des entrepreneurs et des experts du numérique. Ceux-ci lui ont expliqué à quel point le digital allait jouer un rôle crucial dans notre économie, irriguant tous les domaines, des transports à la santé en passant par le BTP, le commerce ou les services aux citoyens.
A l’initiative de la French Tech, la ministre s’est souvent retrouvée en première ligne sur des projets liés au numérique. Ayant parfaitement saisi l’importance des enjeux du numérique en terme d’emploi, d’innovation, de réindustrialisation et de relance de la croissance. Il serait stupide de changer aujourd’hui et de devoir redémarrer presque à zéro avec un autre responsable.
Il faut également espérer que même dans un gouvernement resserré, le numérique ait toute sa place et ne soit plus considéré comme une pièce rattachée. J’avais écrit en 2012, peu avant les élections présidentielles qu’il fallait nommer un ministre de l’informatisation (ou de la numérisation des PME). On y était presque avec Fleur Pellerin ministre du Numérique et … des PME. Aujourd’hui il faut poursuivre l’effort ; non seulement conserver mais renforcer le ministère du Numérique. Et pourquoi pas le combiner directement avec un ministère de la modernisation (et donc de l’informatisation) de l’Etat.
L’idéal serait aussi de nommer auprès de François Hollande un conseiller spécial, expert en numérique à l’image de ce que Barack Obama a fait. Un conseiller issu du sérail de l’Economie Numérique ou un profil comme celui de Jérôme Filippini, haut fonctionnaire mais ayant parfaitement compris les enjeux du numérique ou encore pourquoi pas un Jean Louis Missika. Ces profils existent mais sont aujourd’hui –hormis quelques rares exceptions- ailleurs que dans la haute administration.